Chapitre 26

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Moustapha est torturé émotionnellement par les images qu’ils viennent de voir. Son cœur bat à grande vitesse. Son corps tremble puis sort de grosses gouttes de sueurs malgré la fraîcheur de la nuit. Il se plaigne sans cesse le pourquoi il est venu et juge que ce qu’il vit actuellement est pire que se faire attaquer.

Cependant, la voie du ministre lui semble inconnue. Il a beau essayé de l’identifier à travers sa silhouette, sa voix, sa démarche mais n’y arrive pas. Là, il se dit que si seulement il suivait les actualités, il pourrait peut-être identifier ce ministre.

Les actions des terroristes durent à peu près trente minutes. Ils s’apprêtent désormais à partir. Moustapha n’arrive toujours pas à savoir ce qu’ils faisaient. Après leur départ, il sort de son trou. Il se rend sur le côté où étaient les terroristes mais n’arrive toujours pas à comprendre la cause de leur présence ici et a du mal à observer certaines choses à cause du manque de lumière que provoque cette nuit sans lune.

Il décide enfin de rentrer chez lui tout en sachant qu’il vient de frôler à une mort qui serait due à sa curiosité. Arrivé chez lui, sa maman l’accueille à la porte et lui crie dessus:
- Mais bon sang, où étais-tu Moustapha ? Je t’ai appelé mainte de fois dans ton téléphone portable. Et puis, tu as vu leur qu’il est ?

Moustapha est tellement épuisé et repense sans cesse à cet évènement qui le tracasse. Il ne se contente que de répondre par de petits mots :
- Désolé maman !
- Désolé ? Non mais depuis quand tu sors la nuit, Moustapha ? Il est trois heures neuf et tu es toujours dehors. Dit la maman.
- Ça ne se reproduira plus jamais.
- Il ne sait jamais produit jusqu’à ce que tu partes à l’armée. Ah donc, c’est ça que tu vis au là bas ?

Des gens sortent de leurs maisons pour voir d’où vient ce bruit. Moustapha se sent mal à l’aise à cause de leurs présences dues aux voies de sa mère. Il la supplie de rentrer. Ce qui fut fait mais sa mère continue toujours de lui parler à l’intérieur jusqu’à sa chambre et termine avec ces mots :
- Depuis que tu es dans l’armée, tu as changé. Tu ne discutes plus beaucoup et le pire dans tout ça, tu sors la nuit. J’ai eu tord de t’y laisser aller et demain nous en parlerons.

Moustapha ne se contente que d’écouter sans rien dire et part se coucher, en espérant qu’il ne fera aucuns cauchemars sur ce qu’il venait d’assister.

À Tambacounda,
La DIC se rend à Tambacounda chez le concepteur de la voiture utilisé pour exploser celle du général Sow. Le monsieur s’appelle Hamdy Fall. Son atelier se trouve dans une zone perdue et ne reçoit que quelques visites malgré ses incroyables inventions. L’extérieur de l’atelier ressemble à une maison abandonnée et est dénudée de tout ornement. Aucune affiche de publication de l’atelier n’est stockée à l’extérieur. La vue de l’atelier est la dernière chose qui pourrait leurs attirer des clients. Aussi, peu de personnes manifestent de l’intérêt à ses travaux.

L’intérieur de l’atelier n’a rien de meilleur que l’extérieur. Les matériels se trouvant partout dans la pièce sont mal ordonnés. Les bagages non utilisés qu’ils appellent les ordures matériels se trouvent n’importe où ici et là. L’atelier contient quelques ouvriers dont tous sont des membres de la famille de Hamdy. Malgré le génie créatif de ce dernier, les produits restent loin d’être célèbres.

La DIC gare leurs voitures à côté de la porte. Des qu’il pénètre dans l’atelier, le commandant fait une remarque négative sur l’état du milieu. Le propriétaire Hamdy Fall sort de son bureau pour accueillir les nouveaux venus.
- Bonjour, que puis je faire pour vous monsieur ?
- C’est vous le propriétaire de cet atelier ? Demande le commissaire.
- Oui, c’est moi.
- C’est vous Hamdy Fall ?
- Oui, exactement ! Et vous, qui êtes-vous ? Demande Hamdy.
- C’est la DIC. Répond le commandant.

Le commandant sort une carte qu’il présente à Hamdy. Le frère de ce dernier intervient et demande ce qui se passe. Hamdy le rassure et lui précise que ce n’est rien de grave. Tous les ouvriers arrêtent leurs travails à cause de cette visite inhabituelle et surveillent la conversation. Le commandant continue :
- Monsieur, vous allez devoir nous suivre.
- Eh attendez. Mais qu’est-ce qui se passe là ? Vous débarquez de nulle part et venir embarquer mon frère. Pour qui vous vous prenez au juste ? Intervient le frère.
- Surveillez votre langage monsieur. Dit le commandant.

Hamdy se tourne vers son frère et le rassure :
- Arrête ce que tu fais. Je pars et je reviendrai Incha’Allah. Ne t’inquiète pas pour ça. Et surtout, ne dis rien à maman si non elle pourrait paniquer pour rien du tout.
- D’accord, mais reviens vite Hamdy. Dit son frère.
- Fais-moi confiance. Je te confie l’atelier. Répond Hamdy.

Les agents de la DIC l’embarquent sous le regard pitié de ses employés. Ils le font entrer dans l’une de leurs voitures et partent laissant derrière une foule curieuse venant assister le spectacle.

À Thiès,
Le lieutenant Mbaye conduit la famille du professeur jusqu’à celui-ci. Le général Ndiaye les retient encore quelques moments avant de les laisser partir. Au fond de lui, il ne croit toujours pas le professeur. Ce dernier le comprend car c’est la règle d’un soldat, il ne faut croire à personne.

Le professeur et sa famille rentre chez eux avec un escorte du général. La presse se positionne à la porte de chez eux mais sont interdit d’entrer par des militaires. Ceci se fera ainsi jusqu’à plusieurs jours afin que la situation soit baissée pour que les journalistes s’occupent à d’autres choses plus important et oublient le professeur.

Des qu’il se trouve seul avec sa femme, il soulève les moments de leurs kidnappings. Sa femme se met soudainement à pleurer en repensant à cette tragédie qu’elle n’a jamais vécu auparavant. Son mari la demande de lui raconter ses moments passés là-bas. Elle regarde sa fille qui dort. Elle se redresse de son fauteuil puis commence les récits avec des larmes.
- Ils étaient assez nombreux et tous armés. Nous n’étions ligotés que quand Manir appelait. Ils nous ont mis dans une chambre. Quand nous avions envies de faire nos besoins, nous étions accompagnés jusqu’au toilette. Je me disais qu’à chaque instant, ils pourraient nous tuer facilement avec leurs armes. Au début, nous étions dans un endroit mal éclairé. Après le premier appel de Manir, ils nous ont amené dans cette nouvelle chambre. Notre fille pleurait tout le temps et demandait à te voir. J’avais tellement peur chéri. Je ne peux même pas imaginer ce que je ressentais.
- Sais-tu au moins où ils  vous ont amenés ? Demande le professeur.
- Je n’en sais rien. Ils nous ont bandés les yeux tout au long du voyage. Je ne voyais que du noir. Tout ce que je sais, c’est que c’était ici à Dakar.
- Mais comment ils vous ont kidnappé ?
- Tu te rappelles que ce jour je devais aller au supermarché pour les courses ?
- Oui !
- Et bien voilà ! Ils m’ont suivi. Au chemin, Il y’a une rue qui est tout le temps presque vide de personnes. C’est là qu’ils ont garé leur voiture juste devant moi et m’ont kidnappé sans que personne ne l’est voit. Notre fille était en récréation en son école. Quelqu’un l’a appelé prétendant que c’est toi. C’est là qu’ils l’ont pris. J’avais perdu conscience tout au long du chemin et à mon réveil, j’ai vu notre fille allongée à coté de moi. Je croyais qu’ils l’ont tué, tellement que j’avais peur. Peu de temps après, elle s’est ensuite réveillé.

Le professeur reste un moment silencieux après les propos de sa femme. Il dit :

- Ça prouve qu’ils sont un peu partout dans notre pays sans qu’on les identifie. Les as-tu au moins entendus parler ?
- Oui en effet, je les ai entendu discuter. Ça avait l’air terrifiant et rassurant en même temps. Le problème est qu’ils n’accordent aucunes importances aux soldats français mais ils se soucient plutôt de nos militaires. Il paraît que tu leur faisais une grosse arme.
- Oui en effet ! Dit le professeur.
- Ils en parlaient sans cesse. Ça faisait partit de leur plan. Je les ai aussi entendu dire qu’ils attaqueront d’ici peu de temps trois lieux précises.
- Quels sont ces trois lieux ? Demande le professeur.

Panique Au Sénégal: La RésistanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant