Chapitre 37

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Assis sur leur terrasse, Moustapha regarde les vas et viens des voitures au niveau de leur balcon. Il ne parle presque plus à personne et deviens trop calme. Le commandant de leur école d’armée de l’air a repoussé leur retour qui était prévu aujourd’hui jusqu’à la semaine prochaine à cause de cette nouvelle attaque dirigée vers le ministre. Son téléphone sonne mais il ne répond pas. Sa mère l’appelle au niveau des escaliers. Il se relève et part la rejoindre. Il se positionne debout devant celle-ci qui l’ordonne de s’assoir et de lui parler avec un air triste.

- Moustapha, depuis un certain temps, tu as changé. Tu ne parles plus avec moi ni avec personne. Tu ne manges presque plus normalement. Je croyais que ta présence ici me servirait de réconfort mais ça n’augmente que mes soucis. Je me demande si j’ai bien fait de te laisser aller à l’armée. Je ne peux pas survivre aux peurs que nous causent les terroristes et vivre avec ton silence. Aujourd’hui, tu vas me dire qu’est-ce qui se passe.

Moustapha lève lentement la tête. Il regarde avec un air désolant sa mère et lui dit doucement :

- Maman !

Il arrête de parler se lève de sa chaise et rampe jusqu’à elle puis lui dit :

- Maman, je ne sais pas quoi dire. Je me suis trop enfermé sur moi-même parce que les émotions qui pesaient sur moi m’ont carrément dominé. Je suis désolé pour tout ce que j’ai fais jusqu’ici et je m’en veux pour les peines que je t’ai posé. Pardonnes-moi, je t’en supplie.

Sa maman le regarde dans les yeux pendant un petit moment et lui dit :

- Retournes t’assoir, je te pardonne.

Moustapha se lève lentement et retourne dans sa chaise. Sa mère lui regarde un moment et ajoute :

- Dit moi qu’est-ce qui se passe.

Moustapha expire longuement, regarde vers le vide et de nouveau sa maman. Il explique :

- Tu n’es pas la cause de mes soucis. Tu ne l’as jamais été. Des que tu as reçu l’information que les terroristes menacent d’envahir notre pays, tu m’as privé d’aller faire cette formation rien que pour ne pas les affronter. Maman, je pense que l’école n’est qu’une étape de l’histoire et qu’il est de mon destin de faire quelque chose. J’ai découvert des secrets incroyables que je n’ai jamais choisi de savoir. Les terroristes ne sont pas venus par hasard dans notre pays ni parce que nous sommes faibles. Il y’a des buts précis. Aujourd’hui, je sais qu’ils ne sont pas seuls. J’ose dire qu’ils sont mieux informés que nous sur notre pays. Ils ont des alliés dans le gouvernement et presque partout ailleurs. Je ne sais plus à qui faire confiance. Maman, j’ai appris que si tu dois faire quelque chose, trouves le pourquoi tu dois réussir mais pas le comment tu dois réussir. L’échec n’est qu’une étape essentielle pour ton succès. S’il te décourage alors tu te condamnes à ne pas gagner. Utilises le comme une corde pour t’attacher à ton succès. Je décide de me battre et de faire quelque chose pour cette lutte anti-terroriste. Accorde-moi ta bénédiction.

Sa mère le regarde un moment sans dire aucun mot. Il rompe ce silence par un petit soupir et dit :

- Ton père a lutté contre ces terroristes jusqu’à sa mort. Il a toujours été au service de son pays. Ton père était un héros. Te donner la permission d’aller combattre les terroristes m’est difficile par contre ces gens commencent à gagner du terrain dans notre pays. Je ne doute pas de tes stratégies. J’ai peur de te perdre. Comme on le dit, aucun plan de guerre ne survit à l’affrontement contre l’ennemi.

- Maman, il ne s’agit pas de plan de guerre. Je ne suis pas un officier. Je ne suis qu’un sergent. Je parle ici de mes propres stratégies et j’ai confiance.

- Si tu penses que tu peux sauver ton pays alors je ne t’en empêcherai pas.

À la base militaire française,

La presse et les réseaux sociaux bondent les informations d’attaque terroriste. Tout le monde en parle et des entreprises étrangères commencent à fermer. Dans les journaux, il est écrit « l’armée incapable de sauver le ministre ». Les militaires français font leurs patrouilles quotidiennes chaque jour. Les informations annoncent récemment que ces soldats français ont intercepté des pickups de terroristes progressant vers la capitale. Un affrontement avait eu lieu et que l’armée française a décimé tous les escadrons de terroristes interceptés par une attaque aérienne mais qu’un de leurs lieutenants a du y laisser sa vie. Certains sénégalais commencent à placer entièrement leurs confiances sur l’armée française et ne s’occupe même plus des affrontements de leur propre armée nationale.

Un avion cargo des français perd son équilibre pendant son envol depuis le Sénégal vers la France et s’écrase au Nord de l’Algérie. Les autorités algériennes informent que dans l’avion, il contenait des tonnes de barils de pétroles et de gaz liquéfiés. Des sénégalais commencent à se douter de cet exploitation des ressources. Le premier ministre ne donne aucune information sur cet acte. Certains des sénégalais aveuglés par les succès de la France disent que ces pétroles appartiennent à ces derniers. Des experts décident d’étudier l’affaire et de rendre un rapport dans peu de temps à la population intéressée.

Dans la loge de Manir,

Manir s’est trouvé un nouvel endroit où campé avant de changer à nouveau. Son armée grandisse de plus en plus. À chaque coin du pays, se trouve un détachement de son armée. Il devient l’homme le plus recherché dans tout le pays mais il devient invincible aux yeux de certains. Le ministre est enchaîné dans une case complètement enfermé. Une petite lumière éclaire mal la case. Le ministre se débatte de toutes ses forces et sort des murmures étouffés par l’étoffe enroulé sur sa bouche.

Manir entre doucement dans la case. Le ministre l’aperçoit puis ouvre grandement ses yeux et se mit à palpiter. Manir s’approche de lui et lui pose la main dessus. Le ministre se débatte et continue à palpiter en murmurant des mots incompris. Manir lui enlève l’étoffe de sa bouche et il se mit à crier. Manir le laisse faire et il crie de toutes ses forces jusqu’à s’épuiser.

Il lui dit :

- Criez autant que vous voulez. De toute façon, personne ne vous trouvera ici.
- Qu’est-ce que vous me voulez ? Demande le ministre.
- Qu’est-ce que je vous veux vous ? Ce n’est pas la bonne question.

Le ministre ouvre grandement ses yeux et son cœur bat de plus en plus fort. Il dit :

- Pourquoi vous attaquez notre pays ? Vous nous croyez faible ? Nous allons vous détruire. Nous sommes nombreux et vous vous n’êtes qu’un. Toutes les nations de la CEDEAO sont unies contre vous ainsi que la nation française.
- Donc vous aussi, vous êtes aveuglés de la situation. Je ne vous crois pas faible. Vous êtes le ministre des forces armées, vous devez au moins pouvoir faire quelque chose pour votre pays.

Le ministre le regarde profondément dans les yeux et lui dit :

- Je n’ai pas peur de vous.
- Et pourtant vous tremblez. Répond Manir.
- Nous allons tous vous écraser comme des mouches.
- Vous ne saurez pas là où frapper. Grâce à vous, nous allons libérer notre officier, le commandant Crowd. Une dernière chose, je ne suis pas le méchant de l’histoire.

Manir se lève, regarde le ministre une dernière fois et sort de la case. Ce dernier se débatte à nouveau et s’écrie :

- Allez vous faire foutre, je ne vous servirai pas d’objet pour quoi que ce soit. Vous m’entendez ? Revenez ici je vous dis.

Un soldat entre dans la case et lui remet l’étoffe sur la bouche.

Panique Au Sénégal: La RésistanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant