Chapitre 2

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Les policiers et les sapeurs pompiers sont les premiers à arriver dans les lieux. Ils bloquent les routes avec des barrages pour empêcher aux civils de passer. Des journalistes arrivent à leur tour avec leurs caméras. Aussi vite que possible, les informations envahissent les réseaux sociaux ainsi les journaux à la télévision. Moustapha n'arrive toujours pas à comprendre ce qui vient de se passer. Il est resté immobile depuis l'explosion et fut profondément plongé dans la psychose. Il pense sans arrêt à cette scène. Il se dit:

- Et si j'étais resté trois minutes de plus dans le bus, et si j'étais un peu près de l'obélisque ...

Aucun mort ni blessé n'est enregistré à cette explosion.

La maman de Moustapha appelle celui-ci. Elle est plus paniquée que son fils. Dès que ce dernier décroche, elle le dit:

- Je t'en supplie, dis moi que tout va bien.
- Ça va maman, Alhamdoulillah, je vais bien. Répond Moustapha.
- Tu es où?
- Je suis toujours à la place de l'obélisque.
- Quoi ? Tu es fou, qu'est-ce que tu fais toujours là-bas ? Reviens ici tout de suite. S'écrie la maman.
- Mais maman, je n'ai pas encore pris la marchandise et ...

Avant même de terminer, sa maman lui coupe la parole s'écrie beaucoup plus fort:

- Laisses cette saleté de marchandises là-bas et reviens ici.
- D'accord, j'arrive.

Moustapha raccroche le téléphone et marche jusqu'au marché de Colobane puis prend un nouveau bus pour rentrer à Keur Massar.

Le ministre de l'intérieur et le premier ministre arrivent dans les lieux. La place de l'obélisque commence à être bondée de personnes et la police a du mal à les disperser. La gendarmerie arrive et apporte un soutien aux policiers.

Depuis cette rude journée, le Sénégal est dans une grande pusillanimité. Les terroristes sont-ils déjà entrés ou pas, ces questions sont devenus l'actualité, plus personne n'a envie de passer dans l'ancienne place de l'obélisque. Le président a renforcé la sécurité au palais. Des policiers y montent la garde avec des gardes rouges. Il a sorti un nouveau décret où il interdit tous les rassemblements au niveau des places publiques. Les enquêtes ouvertes concernant l'explosion ont déduit que les causes de celle-ci sont dues grâce à de petits engins robotique presque invisibles. Cette information parait absurde aux yeux de la population mais devient un sujet au monde des scientifiques.

Une semaine après, c'est comme si rien ne s'était passé. À la télévision, plus personne ne parle de cette explosion et les musiques reprennent leurs places dans les chaînes. Les rassemblements sont repris et les sénégalais ne parlent désormais que de luttes et de nouvelles dance.

Il reste trois jours pour Moustapha d'aller à Thiès pour sa formation et il prépare déjà ses bagages. Sa maman lui donne beaucoup de conseils pour son séjour mais au fond d'elle, une grande tristesse dessine les traits de son visage qu'elle ne peut s'empêcher d'exposer quand elle pense que son fils va pour la première fois le quitter pour un lieu inconnu et surtout pour devenir militaire.

Dans la base de Manir,

Le chef des terroristes, Manir est dans un atelier technique avec un de ses ingénieurs en robotique assis devant une table remplie d'outils. Des écrans de grande dimension sont fixés sur le mur en face de la porte. Le camp est bondé de soldats armés jusqu'aux dents prêts à servir leur chef et des armes ultra-puissantes. L'ingénieur dans la salle conçoit des souris en robot. Manir le demande:

- Rappelles moi l'utilité de ces souris.
- Ce sont des robots que l'on contrôle à distance. Ils libèrent des éléments chimiques qui se propagent dans l'air et affectent les systèmes respiratoires pour les détruire. Ils sont tout aussi gazeux et inflammables. C'est tout à fait comme les drones sauf que ceux-ci ne volent pas mais rampent et dégagent du gaz au lieu du feu. Explique l'ingénieur.
- Ce que vous avez réalisé avec les drones a été une excellente expérience.
- Merci chef, l'obélisque n'a pas résisté. En faite, j'ai du mal à comprendre pourquoi vous ne passez pas directement à l'attaque. Le Sénégal n'aura aucune chance à tenir le coup et vue que c'est notre point de départ alors pourquoi s'y attarder là-dessus?
- Tu as d'une part raison en ce qui concerne notre point de départ mais il y'a une chose que tu ignores, le Sénégal est loin d'être sous estimé. Mon objectif est d'abord provoqué la panique dans la société pour ensuite intervenir. Maintenant, qu'est-ce que tu as dans les caméras aujourd'hui?

L'ingénieur appuie sur un bouton et cinq écrans s'allument, voyant le palais présidentiel, la place de l'indépendance, l'école armée de l'air de Thiès, l'université Cheikh Anta Diop et le camp Thiaroye. Manir se dit:

- Excellant!

À Keur Massar,

Moustapha marche dans la rue en compagnon de Lamine. Ils se baladent lentement au bord du territoire en admirant la beauté des voitures qui passent. Ils aperçoivent de loin Héléna, une fille du quartier, à la porte de l'Auchan. Moustapha essaie de se cacher d'elle. Lamine lui demande:

- Qu'est-ce qu'il y'a? Pourquoi tu te caches? Qu'est-ce que tu as encore fait?
- C'est cette fille. Elle me colle vraiment. J'en ai marre d'elle. Répond Moustapha.

La fille vient à son tour d'apercevoir Moustapha et va directement vers lui. Moustapha fait semblant de ne pas le voir mais ne put s'empêcher de réagir quand la fille lui parle.

- Ça va Moustapha, ça va Lamine ?
- Ça va Héléna et toi comment tu vas ? Répond Lamine.
- Salut Héléna ! Répond Moustapha avec une voix fermée.
- Lamine moi aussi ça va. Moustapha, je suis passé trois fois chez toi mais tu n'étais pas là. Reprend Héléna.
- Ça va, y'a un problème ? Demande Moustapha.
- Oui, c'est juste que je voulais te voir avant que tu partes à Thiès.
- Ok les amis, moi je me casse. Dit Lamine.

Lamine s'écarte d'eux et les laisse se parler après avoir lis la colère de Moustapha sur son visage. Ce dernier regarde dans les yeux Héléna et lui demande:

- Avant que je ne parte d'où? Mais qui t'a dit ça?
- C'est Lamine. Répond Héléna.
- Oh mon Dieu. Se dit Moustapha.
- Ecoute Moustapha, moi je t'aime, je suis amoureuse de toi mais toi tu me fuis toujours, qu'est-ce qui se passe ? Reprend Héléna.
- Héléna, rien, rien, c'est juste que... bon d'accord je t'aime aussi mais je dois aller quelque part, je viendrai te chercher ce soir.
- Mais Moustapha... Attends. S'écrie Héléna.

Moustapha est déjà loin et s'écrie:

- Ne t'inquiètes pas, je viendrai.

Il rejoint Lamine et le crie dessus:

- Non mais qu'est-ce que tu as fait, c'était top secret cette formation et puis tu l'as dit à cette fille. Sais-tu au moins ce qu'est la définition de discret?
- Non mais Moustapha, va te faire foutre. Tu ne vois pas que cette fille est folle de toi et tu la repousses comme une chienne, qu'est-ce qu'elle t'a fait?
- Les filles ne créent que des problèmes, je ne suis amoureux que de cette formation alors qu'elle me fiche la paix.
- Tu sais quoi, tu as besoin d'un psychiatre. Je te conseille d'aller la voir avant que tu ne partes.

À Saint-Louis,

Depuis l'explosion à la place de l'obélisque, des ingénieurs travaillent sur les résidus recueillis au milieu des éclats. Ils se concentrent dans un atelier adéquat et fermé où ils arrivent à examiner des échantillons sans le moindre dérangement extérieur. Après plusieurs d'analyses sur les résidus, un petit bip de signalement se fait entendre dans une machine et l'un d'eux part voir ce qui se passe. Il recolle quelques éléments des pièces de la machine puis appuie sur un bouton et clabaude subitement après avoir vu une chose sur l'écran de l'appareil. Il appelle directement son supérieur:

- Monsieur, venez voir.

Celui-ci se rapproche de l'écran et dit après avoir observé à son tour les résultats:

- Il faut prévenir le président.

Panique Au Sénégal: La RésistanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant