Chapitre 19

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L’information dans le journal de la 2S TV gagne du succès dans tout le Sénégal. Il montre la vidéo du combat des soldats français contre des terroristes. La chaine part même jusqu’à faire une édition spéciale avec un plateau où elle invite des experts qui débattent sur cette attaque.

Certains appellent pour féliciter le courage des journalistes qui ont filmé le combat tandis que d’autres appellent pour faire l’éloge des soldats français.

Partout, on ne parle que la puissance de ces derniers. Des enfants même vont jusqu’à adopter un jeu où si tu es un soldat français, tu gagnes par contre si tu es un soldat sénégalais ou terroriste, tu perds.

Cependant, certains ne sont pas d’accord avec l’avis de la plupart des sénégalais. Ils disent que les soldats sénégalais méritent plus les éloges que les français. On ne parle que ce que l’on a vu et les soldats sénégalais ont sacrifié leurs vies rien que pour nous sauver.

Le président sénégalais fait un discours sur un référendum. Il profite de l’occasion pour lui aussi féliciter les soldats français.

À Thiès,

Le camp où se trouve Manir, à Thiès, est très bien gardé. Ce camp a un emplacement aussi discret qu’il serait difficile de l’apercevoir. Le professeur, depuis son accord, travaille avec Manir et ses ingénieurs sur la réalisation du missile à la base de nucléon malgré lui. Il marche librement dans la salle des machines sous la haute surveillance des hommes de Manir.

Ce dernier vient lui demander l’état du travail:

- Où en êtes-vous?
- Je dois faire le schéma de câblage sur papier pour ensuite l’appliquer dans le missile. C’est ce qu’il me faut avant d’insérer le nucléon. Répond le professeur.
- D’accord, prenez tout votre temps. Dit Manir.
- En faîte, comment va ma famille? Demande le professeur.
-Elles vont bien, pour l’instant. Répond Manir.
- Je veux en avoir le cœur net.
- Je te dis qu’elles vont bien.
- Je dois en avoir le cœur net. Insiste le professeur.

Manir regarde le professeur longtemps dans les yeux et s’adresse à l’un de ses hommes.

- Apportes moi la tablette.

Ceci fait, Manir fait un appel vidéo à l’homme qui détient la famille du professeur. Il le demande de lui passer la femme. Cette dernière se trouve dans une chambre bien propre avec un lit où elle est assisse avec sa fille sous la surveillance de beaucoup d’hommes et de femmes.
Manir passe la tablette au professeur qui parle avec sa femme et dit:

- Ça va chérie, tu vas bien?
- Je vais bien et toi là bas? Répond sa femme.
- Oui moi aussi, est-ce qu’ils t’ont fait du mal?
- Non depuis le premier jour, ils ne m’ont pas touché.
- Où est notre fille? Passes la moi. Dit le professeur.

Sa femme passe la tablette à sa fille qui s’écrie:

- Papa!
- Oui ma fille, c’est moi. Répond le professeur.
- J’ai peur.
- Ne t’inquiètes pas, papa va vous sortir de là toi et maman.
- J’ai peur papa. Dit la fille en pleurant.
- Tiens bon ma chérie, je viendrai vous chercher. Répond le professeur.

Manir arrache la tablette des mains du professeur et dit:

- Ça suffit.

Il éteint la tablette. Le professeur reste silencieux un moment et dit:

- Vous avez vu la télévision. Vous êtes déjà finis. L’armée française va tous vous décimer.
- Sincèrement, je n’attendais pas ça de votre part professeur. Répond Manir.
- Oui, vous êtes foutus.
- Je suis quand même le chef des terroristes mais si j’étais vous, je ne dirai pas ça. Vous faîtes l’éloge des étrangers à cause d’une simple vidéo et qu’est-ce qui te dit que tout cela n’a pas été planifié? Permettez-moi de vous dire que c’est vos soldats qui méritent ces éloges.
- Ils n’ont jamais réussi à vous battre. Dit le professeur.
- Et vous croyez que les français eux ont réussi. C’est honte de votre part. Vous rabaissez la valeur de vos soldats. Si ces derniers étaient faibles, nous en avons déjà fini avec vous. Répond Manir.

Le professeur ne dit rien après les mots de Manir et ne se contente qu’à baisser la tête. Ce dernier ajoute:

- Maintenant, terminez votre travail.

Il s’en va laissant le professeur choqué sur ses paroles. Un téléphone sonne dans la salle et un soldat le décroche. Après un instant de communications, il appelle son chef.

- Chef, c’est un appel depuis la forêt de N’Dioum Dieri.

Manir arrive et prend le téléphone. Il commence la conservation et s’écrie:

- Vous vous êtes quoi?
- …
- Depuis quand c’est arrivé?
- …
- Quelle armée vous a attaqué?
- …
- Et qu’en est-il pour le commandant?
- …
- Tu dis qu’ils étaient sept?
- …

Manir augmente le ton de sa voix:

- Merde, et qu’est-ce que vous foutez pendant tout ce temps? Comment une armée de sept personnes ont pu vous vaincre et qu’est ce qui a détruit votre couverture?
- …
- Merde!

Il raccroche le téléphone, respire profondément et sert ses poings.
La nuit arrive. Tout devient sombre. À l’école armée de l’air, Moustapha monte la garde dans son lieu de formation, avec un soldat de la promotion suivante à la sienne.

Saliou, un élément de la promotion de Moustapha, vient rendre visite à celui-ci.
Moustapha l’aperçoit et dit:

- Tiens, qu’est-ce que tu fais ici?
- Ce n’est pas ton problème. Répond Saliou.
- Si le capitaine te voit, tu peux prier pour survivre demain. Dit Moustapha.
- Je n’ai pas l’intention de rester plus longtemps. Répond Saliou.

Il salue l’autre garde:

- Bonjour vous!
- Bonjour. Répond le garde.

Saliou s’adresse de nouveau à Moustapha et dit:

- Qu’est-ce que tu as fait, Moustapha?
- Ce n’est pas ton problème.
- Je veux savoir. Je ne souhaite pas vivre les mêmes cauchemars que toi.
- C’est parce que tu es lamentable.
- Ok, écoutes, tu sais que Jessica t’aime.
- Non mais tu n’es pas venue jusqu’ici pour me parler des filles, j’espère.
- Je veux te parler d’elle. Quand j’ai parlé de la photo de la jeune fille que tu tenais, elle s’est soudainement attristée. Aussi, quand on te massacrait ce matin, elle en a eu la peine.
- C’est avec ces deux actions que tu juges.
- Moi ça me suffit pour comprendre qu’elle t’aime.
- Bah moi, j’ai quelqu’une d’autre.
-  Parlons plutôt des terroristes. Tu sais, je pense que la vie est comparable à l’aiguille d’une montre. Elle tourne dans un sens pour revenir à sa position initiale. C’est avec nos pensés que nous avons attiré ces terroristes.
- Tu laisses Jessica, maintenant tu es sur les terroristes. Tu ne sais vraiment pas sur quoi débattre. Ecoutes Saliou, prends garde à ne pas prêcher sans science, à ne pas parler de ce que tu ne connais pas. L’ignorant détruit et ne construit pas. Il corrompt et ne réforme pas. Crains donc Allah.

Saliou lui montre par le doigt quelque chose qui arrive de loin et dit:

- Regardes ça.
- Non écoutes moi d’abord.
- Putain, regardes ça.

Moustapha regarde à la direction que lui montre Saliou et dit:

- Qu’est-ce que c’est ça?

Le garde à côté lui dit:

- Moustapha, alertes le capitaine et vite.

Panique Au Sénégal: La RésistanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant