Chapitre 45

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Des manifestants continuent à pousser les portes qui s’apprêtent à porter. Le capitaine des soldats sort du palais et tire vers le haut avec son arme. Ceux qui poussaient la porte reculent mais les gens de derrière avancent de plus en plus. Un peuple déterminé à se battre continue jusqu’au bout. La situation devient critique et les militaires risquent d’appliquer les derniers ordres: tirer sur les manifestants.

Le premier ministre sort du palais et se dirige vers la grande cour où sont postés les militaires. Il prend un haut parleur et s’y crie à haute voix :

- Calmez-vous ! Calmez-vous votre problème sera réglé.

Malgré ces cris, les manifestants ne l’écoutent pas et continuent à crier. Les militaires tirent tous ensemble vers le haut, ce qui provoque un petit silence. Le premier ministre relève de nouveau son haut parleur et crie dessus :

- Ecoutez-moi chers frères, chères sœurs, chers peuples sénégalais. Nous comprenons vos problèmes et nous vous promettons d’accéder à vos désirs. Nous vous demandons juste de repartir calmement. Nous allons négocié avec la France.

Des gens parmi les manifestants crient pour lui répondre et disent :

- Nous ne voulons pas des négociations. Nous voulons que la France dégage ainsi que toutes ses sociétés.

Le premier ministre ne sait que faire, il se dit dans sa tête que si toutes les sociétés françaises disparaissent du Sénégal, ça sera la catastrophe pour le pays et ce seront ces mêmes manifestants qui nous demanderons de les ramener. Cependant, dans ces genres de situation, il faut tout faire pour satisfaire le peuple. Il crie de nouveau sur le haut parleur:

- Nous allons chassé la France d’ici deux jours. Nous vous prions de repartir calmement et nous faire confiance.

Les manifestants ne croient pas à ses mots. Ils continuent de pousser les portes et les militaires se préparent à tirer. Le premier ministre continue ses discours et finalement les manifestants arrivent à le croire et décident de les donner une seconde chance. Ils menacent le gouvernement et promettent de le renverser d’ici deux jours si seulement les soldats français ne quittent pas le pays.

Le premier ministre rentre de nouveau au palais et trouve le président assis dans un grand fauteuil entrain de regarder la télévision. Il lui dit :

- C’est réglé.

Le président éteint la télévision et se tourne vers lui puis lui dit :

- Je te remercie. Tu as fait ton boulot. Par contre, je ne suis pas prêt à renvoyer la France. Il nous faut trouver une autre solution.

Le premier ministre le regarde avec ses yeux grandement ouverts. Il sue sur le champ malgré le climatiseur de la salle et répond le président avec des hurlements :

- Je ne sais pas si vous êtes fous ou si vous êtes du gouvernement français. Vous n’avez pas vu ce que j’ai vu dehors et si seulement d’ici deux jours, toutes les soldats français ne quittent pas le pays, je démissionnerai et vous assumerez seul votre problème. Même toute l’armée nationale ne pourra pas arrêter un peuple engagé.

Le président le regarde et devient tout à coup immobile comme une statuette. Il sent son corps tremblé du haut vers le bas et n’arrive pas à le répondre. Ce dernier se retourne s’en va laissant derrière lui un président paralysé émotionnellement.

À Keur Massar,

Moustapha se sent beaucoup plus en forme depuis sa sortie à l’hôpital de Keur Massar. Il partait se promener quelque fois avec son ami Lamine ou seul entrain d’errer dans les rues pendant de longues heurs. Sa motivation domine ses pensées et il pense sans arrêt à la meilleure façon pour lutter contre les terroristes. Un jour, durant une longue promenade, il passe dans une rue assez fermée et assiste à une situation dérangeante. Trois hommes essayaient de violer son ex Héléna.

Panique Au Sénégal: La RésistanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant