Obscura essayait de se regarder sous toutes les coutures dans le miroir, mais c'était difficile de vérifier l'état de sa tenue et comment tombait le tissu dans son dos alors que deux oriflammes l'escaladaient puis descendaient en rappels sur ses dentelles. Elle ressemblait à une sorte de grosse meringue à la pistache-framboise, mais elle devrait s'en contenter pour être un minimum présentable devant l'impératrice, ce soir.
Elle avait laissé à Keveal les deux robes que sa tante lui avait confectionnées car elles ne rentraient pas son paquetage de voyage qui les aurait froissés de toute manière. De toute façon, elles étaient n'étaient pas du style de la capitale, et puis elle avait encore des tenues adaptées dans sa chambre à Essealis.
Mais en les essayant elle dû bien se rendre à l'évidence que : de un, ses mensurations avaient changées en cinq longs mois de vie au grand air. À présent elle se sentait serrée comme un soufflé dans son moule, avec ses épaules plus musclées, sa taille plus marquée, et euh... des rondeurs qui n'étaient pas là avant et qui refusaient de rester dans leur décolleté sans essayer de l'étouffer. De deux : des mites étaient passées et lui avaient laissé en guise de remerciement pour leur repas gratis quelques trous à des endroits imprévus. De trois : ses goûts avaient évolué. Le mélange de tissus vert kaki à rubans roses lui paraissait maintenant assez douteux. D'ailleurs, comment avait-elle fait pour l'aimer, cette robe qu'elle considérait comme sa préférée jusqu'à ce qu'elle l'enfile à nouveau ?
Elle s'approcha de sa coiffeuse où traînaient quelques ustensiles de maquillage (ou de torture). Elle se saisit d'un mascara et réalisa avec embarras qu'elle le tenait comme une arme plutôt que comme un pinceau. Elle n'avait jamais été très attirée par l'art subtil et délicat de la peinture sur visage, et ce n'étaient pas les cours de maquillage de guerre de Chevalière Douceliah qui l'en avait détrompé.
– Bon, ça commence mal. C'est pas mon père qui va pouvoir m'aider ni Jimmy qui est déjà parti avec ses amis de toute façon, dit-elle pour elle même.
- Tu veux un coup de patte pour une petite séance de maquillage ? s'écria Hildi. Je peux t'aider !
– Tu penses pouvoir y arriver ? Tu ne m'avais jamais dit que tu savais le faire.
– Nom d'une sandale en papier ! Faut pas lui faire confiance, il est tout juste bon à te couper le nez avec un rouge à bouche ! lança Jina, alanguie sur une trousse abandonnée sur le bureau.
– Ah, mais tais-toi, enfin ! rétorqua l'autre. Tu sais même pas de quoi tu parles, et puis tu me déconcentres avec tes bêtises d'Oriflamme débile ! J'ai vu comment faisait Saraphia, j'te signale !
Il grimpa sur la tablette et jeta un coup d'œil dans un pot de poudre colorée qu'il renifla. Il éternua dans un grand nuage rosé.
– Voilà ça commence... soupira Jina en passant une patte sur son visage.
– Mais non, idiote, « faut toujours faire ça dans le fond de teint... ça l'aère.
- Tu es sûre de ça ? demanda Obscura en plissant les yeux.
Elle doutait de ses talents... mais elle n'avait pas d'autre choix que de lui faire confiance. Après tout, il avait vu Saraphia à l'œuvre.
- Mais quel menteuuuuuur ! hurla Jina.
– Oh bah si c'est comme ça, moi je m'en vais et je vous laisse vous débrouiller toute seule !
– Non non, c'est bon. On va le faire ensemble, je préfère, répondit la jeune fille en se demandant si c'était vraiment nécessaire de se badigeonner la figure pour aller voir l'impératrice.
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Les Larmes Noires du Dragon Tome 1 - Écuyère /// v2/// Terminé
FantasyVoici le TOME 1 corrigé, amélioré, allongé, relue 100 fois et surtout TERMINÉ des Larmes Noires du Dragon ! ✹✹✹ Avec sa chevelure rouge, son loup apprivoisé, son épée héroïque et son nom aussi bizarre que difficile à porter, Obscura Luminis est pour...