Chapitre 4 ~ Scott

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J'ai à peine atteint la porte de l'immeuble qu'Ava s'est déjà engagée dans la cage d'escaliers. Au rythme rapide de ses pas, je comprends qu'elle ne souhaite absolument pas se retrouver seule en ma compagnie, ce que je peux tout à fait comprendre. J'accélère le pas pour ne pas me laisser trop distancer.

La revoir ce soir m'a complètement désarçonné. Elle est vraiment devenue une magnifique jeune femme. Si avant je la trouvais mignonne, voire jolie, aujourd'hui le seul mot qui me vient en tête est merveilleuse. Elle rayonne, malgré l'affolement qui la gagne quand elle pose furtivement les yeux sur moi et la timidité dont elle fait preuve depuis le début de la soirée. Ava a toujours été comme ça de toute façon, réservée et discrète.

J'ai décidé d'agir avec elle comme si je ne la connaissais pas déjà pour éviter les questions trop intrusives de mes parrains. Ils sont adorables, mais s'ils savaient que cette fille est techniquement censée être mon amie d'enfance, ils n'hésiteraient pas à me harceler de questions auxquelles je ne tiens pas à répondre. Leur curiosité se comprendrait totalement, mais je préfère éviter de passer par là. Autant faire comme si je ne la connaissais pas. Et je pense m'en être bien sorti contrairement à elle qui paniquait, même si nous avons passé pas mal de temps à nous dévisager sans rien dire.

Je croyais ne jamais la revoir, que sa présence dans ma vie resterait de l'histoire ancienne, des souvenirs dont je ne souhaite pas me rappeler, mais il faut croire que les fantômes du passé reviennent toujours dans vos vies un jour ou l'autre, peu importe ce que vous faîtes.

Ça me fait bizarre de l'avoir là, tout près de moi à nouveau. Ces retrouvailles surprises m'ont donné envie de parler un peu avec elle, de savoir comment elle va, et tous les trucs clichés qu'on se dit tous à chaque fois qu'on recroise quelqu'un qui a compté pour nous un jour.

J'arrive finalement devant son appartement. La porte est entrouverte et le bruit d'assiettes et de couverts qui s'entrechoquent me laisse penser qu'elle s'affaire déjà à tout préparer. J'entre et referme silencieusement derrière moi. L'appartement dans lequel je suis est plus simple que celui de mes parrains. Il n'y a aucune décoration sur les murs tout blancs, mais les petits bibelots par-ci par-là adoucissent l'atmosphère. Le petit hall d'entrée donne sur un petit salon très simple à ma gauche, avec un petit canapé. La fenêtre dont les volets n'ont pas été fermés me renvoie la nuit tombée. Je fixe quelques secondes cette immensité de sombre avant de me reconcentrer sur le reste. À ma droite, se trouve la cuisine dans laquelle Ava semble bien occupée. Et en face de moi, commence un petit couloir qui donne sûrement vers la chambre, la salle de bains et les toilettes.

Ayant fini mon inspection, j'ai à peine le temps de mettre un pied dans la cuisine qu'Ava -enfin plutôt une surface ronde et métallique- se cogne à moi. Je baisse les yeux et tombe sur une dizaine de muffins disposés sur un grand plateau.

« Tiens, lâche-t-elle assez froidement. »

Elle revient ensuite vers la table et prends des serviettes, ainsi qu'un autre plateau plus petit rempli lui aussi de muffins. Je me recule pour la laisser passer, mais alors qu'elle s'apprête à ouvrir la porte, je décide d'ouvrir la bouche.

« Tu devrais mettre un pull. »

Elle se retourne brusquement vers moi dans un froncement de sourcils.

« Tu t'es frotté les bras pendant tout le repas, lui signalé-je. C'est le moment de prendre un pull pour te réchauffer un peu, tu crois pas ? »

Elle hausse alors les sourcils, surprise que j'ai remarqué ses tremblements à cause du froid. Je ne dirais pas que j'ai fait attention à elle, en même temps ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Ou peut-être étais-je vraiment le seul à m'en rendre compte ?

Juste comme avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant