Boum ! Je rouvre brutalement les yeux, papillonnant des paupières plusieurs fois pour reprendre mes esprits. Un bruit. J'ai entendu un bruit venant d'une autre pièce. Je reste dans cet état d'alerte quelques secondes, avant qu'un autre ne vienne s'ajouter d'un grommellement indistinct. La panique me gagne, tandis que j'essaie maladroitement de me lever du lit. Heureusement pour moi, Ava s'est légèrement déplacée dans son sommeil et est maintenant roulée en boule au milieu du matelas, alors qu'avant que je m'endorme, elle était collée contre moi. Mon portable m'indique qu'il est trois heures du matin.Je ne m'attarde pas longtemps sur le visage endormi d'Ava si vulnérable et sors de la pièce. Je referme silencieusement la porte derrière moi et me dirige au salon, sachant parfaitement qui est à l'origine de ces bruits. Dans la pénombre, je distingue à peu près sa silhouette chancelante et sens très clairement la forte odeur d'alcool qui se dégage de lui. Mon père continue d'avancer jusqu'à moi en titubant. Il ne semble pas m'avoir remarqué pour l'instant, trop occupé à essayer de ne pas se cogner dans un autre meuble.
« Oh, fiston, tu es là... Quelle heure est-il ? »
Je n'arrive pas à distinguer l'expression sur son visage à cause de l'obscurité et heureusement qu'elle est là pour empêcher mon père de voir la déception et la tristesse qui se lisent dans mes yeux.
« Trois heures du matin, murmuré-je. Je t'emmène jusqu'à ton lit. »
Sans prêter attention à ses faibles protestations, je m'avance vers lui et passe son bras autour de mes épaules. Je le soutiens et le traîne jusqu'au couloir menant à sa chambre.
« Ava reste dormir cette nuit, l'informé-je.
- Oh, elle est là ? Je devrais aller lui dire bonsoir... Ou bonjour ?
- Il ne vaut mieux pas papa, elle est en train de dormir.
- Tu as raison. J'espère avoir l'occasion de lui parler avant qu'elle ne parte, ça fait si longtemps... »
Je ne réponds rien et continue de le faire avancer. Arrivés devant l'entrée de sa chambre, il perd l'équilibre et se cogne contre le mur du couloir, ce qui lui arrache un grognement de douleur. Je le redresse comme je peux et le conduit jusqu'à son lit. Une fois allongé, je lui apporte un verre d'eau et le laisse s'enfoncer dans le sommeil. Je l'entends à peine souffler quelques remerciements.
C'est précisément pour ça que je ne voulais pas qu'il voit Ava. Hormis le fait qu'elle dorme vraiment, je n'ai pas envie qu'ils se revoient tout court. Mon père a beau être un homme bien, je ne le reconnais plus ces derniers temps. Et il est hors de question que j'offre à Ava la vision de cet homme détruit par la vie. Elle n'a pas besoin de voir ça de toute façon.
Après être sorti de la chambre de mon père pour retourner dans la mienne, je me fige en voyant Ava qui se tient timidement derrière la porte. Je distingue à peine son visage à cause de la pénombre, mais je devine son inquiétude. Ses longues jambes nues dévoilées naturellement à ma vue distraient à peine mon esprit, seulement préoccupé par le fait de la savoir levée. Pourquoi n'est-elle plus tranquillement endormie dans mon lit ?
« D... désolée, j'ai entendu du bruit et tu n'étais plus là, balbutie-t-elle.
- C'est rien, c'était juste mon père, il s'est cogné contre quelques meubles.
- Il va bien ?
- Oui, il est en train de dormir là. On devrait retourner nous coucher nous aussi. »
Je pousse la porte, obligeant Ava à reculer pour me laisser entrer. J'imagine bien toutes les questions qu'elle doit avoir en tête en ce moment-même et je les comprends, mais je ne me sens pas d'y répondre. Il est plus de trois heures du matin maintenant, alors tout ce que je veux, c'est me renfoncer sous cette couverture, serrer Ava dans mes bras et profiter de ce cocon si réconfortant pour mon cœur.
VOUS LISEZ
Juste comme avant
Romance"Le premier amour est éternel, le temps ne passe pas, c'est le principe amoureux", Camille Laurens - Dans ces bras-là Que se passe-t-il quand on retrouve son premier amour après des années ? C'est l'histoire d'Ava et Scott. Meilleurs amis pendant un...