Assise sur un banc, je lève la tête pour observer l'immensité du ciel. Une surface infinie de noirceur, éclaircie parfois par quelques rares points lumineux. Je souffle et observe une fumée blanche sortir de ma bouche. Le silence qui m'entoure est revigorant. J'ai l'impression de ne pas avoir eu un vrai moment pour moi depuis un long moment.J'ai passé la première semaine de ces vacances de fête avec mes parents. Nous avons fêté Noël ensemble comme tous les ans et j'ai essayé de me concentrer sur ces retrouvailles. J'ai reçu un casque anti-bruit et j'ai été agréablement surprise de constater qu'ils s'étaient souvenus que je me plaignais souvent du bruit des voitures passant dans ma rue. Nous sommes allés rendre visite à mes grands-parents également qui n'ont malheureusement pas pu faire le déplacement pour Noël à cause de leur fatigue. Cette semaine a vraiment été très reposante.
Et depuis que je suis rentrée, je me suis immédiatement replongée dans mes cours et toutes les fiches que j'aurais dû faire et que j'ai laissé un peu de côté ces derniers temps... Mais si je m'active autant, c'est surtout parce que je veux pouvoir me concentrer complètement sur le week-end qui vient. Faith nous a invités, Connor et moi dans sa maison de vacances à la montagne et nous l'aurons apparemment rien que pour nous trois. Elle a aussi proposé à Leila, sa copine, de venir, mais celle-ci a décliné l'invitation en expliquant qu'elle passait toutes les vacances avec sa famille. Je la soupçonne de ne pas être très à l'aise à l'idée de passer un week-end entier avec Connor et moi. Je ne la connais pas beaucoup, mais elle m'a l'air assez introverti, ce qui est plutôt choquant vu le caractère explosif de mon amie. Mais bon, comme on dit, les opposés s'attirent.
Un éternuement discret à côté de moi me fait tourner la tête. Albator est monté sur le banc à côté de moi et a sa tête posée sur mes cuisses.
« Tu ne vas pas tomber malade, hein ? Parce que je ne tiens pas être tenue responsable si tu chopes la crève. »
Je soupire et caresse la tête de ce petit chien décidément beaucoup trop mignon pour être réprimandé, avant de l'enlever délicatement de mes cuisses pour me lever du banc.
« Bon aller, continuons de marcher ou tu risques de te transformer en esquimau ! »
Nous continuons notre promenade qui dure déjà depuis une bonne heure. Avec les jours qui se raccourcissent, j'ai l'impression de sortir de plus en plus tard, mais ce n'est qu'un effet d'optique. Pourtant, dans mon inconscient, le froid qui m'attaque et cette quasi-solitude dans la rue me ramène à ce soir-là. Je secoue la tête pour chasser ces pensées et me concentre uniquement sur Albator qui marche fièrement devant moi, attentif aux moindres faits et gestes des passants. Dans le fond, je me sens rassuré qu'il soit là. Après tout, malgré ses airs de petite nature, je suis sûre qu'il me défendrait jusqu'au bout si quelqu'un venait m'embêter. Un véritable amour ce chien...
Je ne l'ai pas beaucoup promené ces derniers temps, mais il ne semble jamais m'en vouloir. Et j'ai même le sentiment que dans le fond, c'est plus moi qui ait besoin de lui que l'inverse. C'est toujours en sa présence que je me sens la plus à l'aise à laisser mon esprit divaguer. C'est fou comme une simple promenade peut m'aider à me vider l'esprit...
Mais actuellement, celui-ci converge vers une seule et même personne. Cette même personne que j'ai essayé d'oublier, ce qui est assez ridicule étant donné que ça fait à peine un mois qu'il m'a annoncé qu'il ne ressentait rien pour moi. Et comme je l'avais prévu, je me sens un peu mieux. J'ai l'impression que c'est le cas en tout cas, mais peut-être que c'est faux, vu que je continue de penser à lui dans ce genre de moments.
J'ai évidemment tout raconté à Faith sur ce qu'il s'était passé et je crois bien que je ne l'ai jamais vu se retenir autant d'insulter quelqu'un. Elle qui d'habitude n'a aucun filtre, a dû se faire violence pour ne rien dire de mal, probablement parce que j'avais l'air tellement malheureuse que j'avais plus besoin d'une présence réconfortante que d'un éventail d'insultes à l'encontre de la personne qui avait justement piétiné mes sentiments... Scott était le mot tabou de nos discussions. On savait tous les deux de qui on parlait et personne n'avait envie de le rappeler à l'autre. Elle a essayé de me réconforter comme elle a pu, mais je me dis que ça doit être fatiguant pour elle de me supporter. Après tout, j'ai passé mon temps à me contredire, me plaignant et doutant sans cesse, pour qu'au final je vienne pleurer dans ses bras.
VOUS LISEZ
Juste comme avant
Romance"Le premier amour est éternel, le temps ne passe pas, c'est le principe amoureux", Camille Laurens - Dans ces bras-là Que se passe-t-il quand on retrouve son premier amour après des années ? C'est l'histoire d'Ava et Scott. Meilleurs amis pendant un...