Chapitre 31 ~ Ava

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Je regarde l'heure sur mon portable, vérifie que je n'ai reçu aucun message et observe les alentours. Aucune trace de Scott. Ce type se fiche vraiment de moi... Je suis arrivée à l'heure qu'il m'a donnée hier et ça fait pourtant quinze minutes que je l'attends sur ce banc. Il ne m'a rien envoyé et ne m'a pas appelé non plus pour me prévenir d'un quelconque retard, alors soit il avait vraiment quelque chose de très important à gérer ce qui selon moi ne l'empêche en rien de m'avertir, soit il m'a tout simplement posé un lapin.

      Honnêtement, je ne sais même pas ce que je fais encore ici. Je lui accorde beaucoup trop d'importance et d'énergie, alors que je ne devrais pourtant pas. Mais j'avais décidé de mettre de la distance entre nous après avoir découvert qu'il m'avait menti et caché la vraie raison du divorce de ses parents. J'avais pris cette décision, alors pourquoi je suis là, à l'attendre malgré son retard inexpliqué, alors qu'il m'a fait du mal ? Je ne voulais même pas venir à la base... J'ai été très surprise en recevant son message. Je pensais que savoir que je m'étais faite agresser serait suffisant pour qu'il arrête de jouer avec mon cœur, alors savoir qu'il voulait me voir pour me parler a été très déstabilisant.

      Après notre dispute, je me suis précipitée dans une autre rue et adossée contre le mur d'un immeuble, j'ai déversé toutes les larmes que je retenais depuis plusieurs minutes. Les souvenirs de mon agression faisaient terriblement mal, je ne pensais même pas que ça pouvait encore m'affecter à ce point. J'ai beau être devenue plus forte, la souffrance ne disparaît jamais vraiment, c'est comme ça. J'étais tellement en colère contre Scott que je n'ai pas pu m'empêcher de faire ressortir cette histoire. J'avais tellement de rancœur en moi... Et lui, il est simplement resté bouche bée face à moi, comme si son cerveau s'était déconnecté de la réalité. J'étais contente d'avoir eu un tel effet sur lui, mais en même temps je lui en voulais de ne pas réagir. J'étais littéralement sur le point de fondre en larmes devant lui, et la seule chose qui émanait de lui, c'était l'état de choc. Au fond de moi, j'aurais voulu qu'il me prenne doucement dans ses bras en me berçant d'excuses, mais je n'ai rien eu de tout ça.

      Alors une fois mes larmes séchées, je suis partie en direction de mon appartement, l'esprit embrumé. En rentrant chez moi, je me suis alors rappelée de la lettre que j'avais écrite et que j'avais laissé dans sa chambre, et j'ai eu envie de me frapper. Comment est-ce que j'ai pu être aussi impulsive ? Il a dû trouver mon comportement très contradictoire, surtout s'il l'a lu juste après notre dispute... Je ne veux pas que la seule chose qu'il retienne de tout ça, c'est que je l'aime. Je veux qu'il ait des remords de m'avoir abandonné le jour où j'ai eu le plus besoin de lui, parce que j'ai beau avoir des sentiments pour lui, une part de moi lui en veut de m'avoir laissé tomber au pire moment de ma vie.

      Voilà pourquoi je ne voulais pas aller à ce rendez-vous à la base. Mais j'en ai parlé avec Faith qui m'a poussé à aller à ce rendez-vous. Selon elle, je n'arriverai jamais à aller de l'avant tant que je ne saurais pas ce que me veut Scott. Et même si ça me fait mal de l'admettre, elle a raison en disant ça. La preuve, j'ai à peine réussi à dormir cette nuit, tant l'angoisse de savoir ce qu'il voulait me dire était omniprésente dans mon esprit. Et une part enfouie de ma conscience me souffle que j'ai accepté ce rendez-vous pour une autre raison... Peut-être que j'attends qu'il me dise ce que j'ai besoin d'entendre. Mais de quoi ais-je besoin exactement ? Ça m'énerve quand Faith a raison... Sauf qu'elle n'a pas envisagé la possibilité qu'il ne vienne pas du tout. Et cette situation m'énerve au plus haut point. Celle qui aurait dû poser un lapin à l'autre, ça aurait dû être moi, pas lui...

      Agacée et résolue, je me lève finalement du banc et commence à partir. Une silhouette marchant vers moi dans le coin de mon œil retient alors mon attention. Mes pieds se stoppent d'eux-mêmes, tandis que mon corps se tourne vers lui. Scott approche, les mains dans les poches, l'air fermé, et les yeux fixés sur ses pieds. C'est quoi cette attitude ?

Juste comme avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant