Chapitre 81

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Ce soir, c'était la fête. Nous fêtions l'intégration de Mavis dans la garde Obsidienne en tant que jeune garde. Tous mes compagnons étaient là : Miiko, Jamon, Leiftan, Yhkar et tous les autres... Ils étaient tous ça. Kalya, Ezarel et Gwendolyn aussi, ils avaient ramené les jumeaux avec eux au Q.G dont la cantine était bien animée ce soir. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas tous retrouvé pour faire la fête.

Nevra était assis près d'Ezarel qui avait Gwendolyn dans les bras. Graham était en train de s'amuser avec sa tante Karenn pendant que Salem avait une conversation avec Keroshane. Mavis, elle, était au centre de toutes les attentions, Miiko était en train d'exposer toutes les facultés de ma fille. Moi, j'étais adossé contre un mur avec un verre d'hydromel contenant une touche de miel à la main, c'était Leiftan qui m'avait servi mais autant vous avouer que je n'y avais pas encore touché. J'admirais le sourire sur le visage de ma petite sorcière, elle avait l'aire si heureuse. Son bonheur faisait le mien.

J'avais besoin de prendre l'air. J'allais au balcon pour pouvoir profiter du peu de calme que me procuraient la nuit et sa compagne, Dame Lune. Je soupirais pour la énième fois, assis sur la rambarde de mon havre de paix avec Alys posée sur mes genoux. Ma petite Plumobec se fondait parfaitement parmi mes cheveux lâchés.

Alors que mes yeux scrutaient le paysage, j'entendis des bruits de pas venant vers moi. Je connaissais cette carrure imposante et cette peau matte malgré sa chevelure blanche. Il s'adossa contre le mur près de moi.

Valkyon : Félicitation pour ta fille.

Moi : Merci, j'espère qu'elle fera honneur à ta garde.

Valkyon : Il n'y a aucun doute là-dessus même si je pensais qu'elle allait intégrer ta garde de sorcier.

Moi : Ma garde n'était pas faite pour elle, elle était bien trop tête brulée pour en faire partie et elle se serait vite ennuyer... En revanche, je sais que Salem se ferait une joie de l'intégrer.

Valkyon : Les jumeaux ont encore tout leur temps.

Moi : Pourtant, cela passe si vite, je n'ai pas le temps de voir mes enfants grandirent. J'ai l'impression que demain Mavis partira pour sa énième mission et que le jour d'après elle prendra le trône des sorciers et qu'elle sera une adulte incroyable...

Valkyon : Je prendrais soin d'elle.

Moi : N'y compte pas trop car elle ne veut aucun traitement de faveur, je te demande juste de me la rendre entière.

Valkyon : Très bien alors, j'en prends notes.

Finalement, je bu une gorgée d'hydromel, c'était délicatement sucré grâce au miel, Leiftan ne s'était pas trompé.

Valkyon : Tu devrais y aller doucement, tu n'as jamais tenu l'alcool.

Moi : Peut-être mais ce soir, cela m'est égal...

Je fixai le contenu de mon verre dans lequel flottait l'un des pétales du cerisier centenaire. Mon cœur était serré pour je ne sais quelle raison, peut-être que l'évolution aussi rapide de ma petite fille me faisait vraiment peur. Mes mains se ressaieraient sur l'objet fragile qui, si j'avais continué de serrer, ce serait brisé. Je pris une autre gorgée.

Moi : Désolé...

Il ne répondit pas mais m'adressa un regard interloqué. Je détournai mon regard en buvant à nouveau tout en regardant les lumières de la cité éclairée le paysage.

Moi : Je suis désolé d'avoir été aussi proche de toi pour au final te trahir de la sorte... Je te promets n'avoir rien vu venir car avec lui, tout s'est fait si naturellement... Au début, j'étais effrayé mais au fond de moi je savais que c'était lui alors qu'à une époque, je pensais que ce serait toi. J'étais dérouté et pourtant me voici aujourd'hui, marié et père de trois enfants... Saches que je l'aime et que je ne regrette rien mis apars le fait que notre amitié en a fait les frais. J'aurais aimé qu'il en soit autrement et, ...

Avant que je ne puisse en dire plus, Valkyon posa son doigt sur mes lèvres. Ses yeux tristes croisèrent les miens et pourtant ses lèvres esquissaient un doux sourire forcé. Son expression reflétait une douleur émotionnelle.

Mon cœur se resserra un peu plus en le voyant. L'alcool commençait doucement à faire effet et se mélanger avec la fatigue des derniers jours. Doucement, il s'approcha de moi. Il se débarrassa de mon verre qu'il posa sur le côté et me prit dans ses bras. Il était tellement grand que je ne pouvais même pas poser ma tête contre ses épaules. Je sentis sa main se fondre dans mes cheveux, Alys avait dû en descendre pour se poser sur la rambarde du balcon et ainsi admirer la scène.

Valkyon : C'est moi qui suis désolé.

Enfin... Il avait enfin décidé d'ouvrir la bouche, je n'en pouvais plus de ce silence.

Valkyon : Je n'aurais pas dû te laisser souffrir aussi longtemps, tu as dû croire que notre amitié s'était éteinte mais je te rassure, ce n'est pas le cas. Je suis le seul à blâmer et je n'ai pas le droit de t'en vouloir pour avoir choisi un autre homme, j'aurais du m'y prendre avant mais je n'ai jamais franchi le pas et quand bien même si je l'avais fait, peut-être que tu n'aurais pas été aussi heureux avec moi qu'avec Nevra. Tu aurais pu rater de grandes choses qui auraient permis ton bonheur et je m'en serais voulu... Malheureusement, les choses ne pourront plus jamais être comme avant mais je te promets de ne jamais t'en vouloir pour une chose que tu n'as pas faite : m'aimer.

Ce fit ses dernières paroles, il m'embrassa sur le front avant de m'accorder un dernier sourire sincère et il partit, me laissant seul et un peu déboussolé. Je m'assis à même le sol et m'adossai contre la rambarde. Alys vint se poser près de moi.

Moi : Ne dis rien...

A suivre...

Gael : The White Wolf (Second part)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant