Chapitre 24

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Nous ne lâchions pas l'autre des yeux. Nous étions toujours face à face, silencieux. J'esquissais un très léger sourire malgré les perles salées coulant le long de mes joues. Il retira doucement ses mains de mon corps et baissa les yeux. Il se mit dos à moi, cachant ses yeux avec l'une de ses mains. Cela dura un moment avant qu'il ne coupe d'un geste rapide mes liens avec une dague. Je me massa les poignets, me reculant un peu au passage.

Karuk : Pardonne-moi...

Sur son visage, je ne vis que de la tristesse et du mépris envers lui-même. Il pleurait. Je ne savais pas quoi faire. Je voulus tendre la main vers son épaule mais il m'attrapa soudainement pour me serrer tendrement contre lui.

Karuk : Reste encore un peu comme ça...Je t'en prie...Je sais qu'elle ne reviendra pas comme ça mais fais le s'il te plaît, après je ferais ce que tu veux...

Sa main passa dans mes cheveux et l'autre autour de ma taille. Cette fois, je ne chercha pas à m'enfuir. Je savais à quel point la perte d'un être cher est difficile alors je le laissa faire. Je le laissa revoir une dernière fois, le corps de sa tendre femme qu'il avait cru revoir en moi. On resta des heures comme ça avant qu'il ne me lâche, voyant que j'étais exténué. Il m'installa correctement dans le lit et me couvrit. Après ça, il quitta la yourte. Je m'endormis.

...

Il faisait bon ce matin. J'étais enfin sorti de la yourte, vêtu de vrais vêtements qui furent lavés et séchés. Cela faisait du bien d'être couvert. Même si la majorité de mes cicatrices avaient disparu, je ne supportais pas de rester nu trop longtemps. Habillé, je pouvais donc enfin me balader dans le campement des centaures. Karuk avait été bien clair sur le fait que plus personne ne devait me faire de mal et ceux qui m'avaient blessé hier étaient venus s'excuser. Je me promenais donc à travers les yourtes, suivi par des enfants centaures qui semblaient troublés par mes cheveux que je laissais flottait au vent. Est-ce une femme ou bien un homme ? Telle devait être leur question. Je trouvais leurs bouilles intriguées à croquer. Ils me rappelaient mes propres enfants qui me manquaient terriblement. Alors que je regardais les enfants, je vis Karuk arrivait au loin. Il s'arrêta juste en face de moi.

Karuk : Nous allons bientôt y allez, es-tu prêt ?

Moi : Oui.

Karuk : Alors monte.

Il me tendit sa main que j'attrapa sans hésitation, il me fit monter sur son dos. Avant de partir, je fis un léger signe de la main aux enfants qui esquissèrent de grand sourire avant de faire des gestes avec leurs bras pour me dire au revoir. Karuk et moi allons rejoindre les autres centaures faisant partie de l'expédition. Ça y est, j'allais enfin pouvoir retrouver Nevra et Maelon. Alors que je croyais que nous allions partir, quelques autres centaures s'approchèrent de nous. L'une d'elles s'avança vers moi avec quelque chose à la main. C'était une cape en fourrure blanche.

??? : Ne prend pas froid « enfant loup ».

Moi : Merci beaucoup...

Je pris la cape et l'enfila. Je me couvris également de la capuche. Je me sentis aussitôt mieux. Je leur fis un léger sourire avant que cette fois, nous ne partions pour de bon. Le trajet avait duré presque toute la journée. J'aurais aimé marcher un peu mais Karuk avait insisté pour me garder sur son dos. Lorsque la nuit fut tombée, je vis au loin le lac dans lequel j'étais tombé hier. Sans hésitation, je sauta du dos de Karuk et couru vers le lac. Je retrouva la carcasse que j'avais laissée et qui avait été déchiqueté mais à l'heure actuelle, je m'en contrefichais. Je cherchais Nevra et Maelon. Je me mis à crier.

Moi : Nevra !!!!! Maelon !!!!!!

Pas de réponse. Je recommença encore et encore jusqu'à en avoir mal à la gorge. Je tomba à genoux. Sur le point de pleurer. Karuk s'approcha de moi, posant sa main sur mon épaule.

Karuk : Ils ne sont surement plus ici... Ils ont dû partir à ta recherche...

Je désespérais. J'étais si proche du but pourtant. Karuk m'aida à me relever et alors que j'étais prêt à remonter sur son dos, on entendit un bruit suspect avant de voir une ombre nous recouvrir. Je leva les yeux au ciel et ne manqua pas de verser quelques larmes de joie avant que tous les autres paniquaient. Ils atterrirent au sol. Il sauta dans la neige dès qu'il me vit. Je me mis à courir à nouveau, il fit de même. Je pris de l'élan et lui sauta dans les bras, le faisant tomber dans la neige au passage. Je l'embrassa comme jamais. Il me serra aussi fort que possible dans ses bras. Nous rions et nous pleurions à l'unisson.

Nevra : Nous t'avons enfin retrouvé...

Moi : Vous m'avez manqué...

Il m'embrassa, encore et encore. Maelon voulu aussi un peu d'affection. Il me donna un petit coup de museau dans le dos afin d'avoir un câlin que je lui donna avec plaisir. Après ces retrouvailles, mon regard se porta sur mes nouveaux compagnons.

Karuk : Tu...Tu es... ?!

Moi : Gaël Winterfall, premier du nom, surnommé le Loup Blanc. Prince et futur roi du royaume des sorciers. Fils de la Louve Maudite et du Phénix, frère de L'oiselet enflammé. Chef de la garde des sorciers, Sauveur du royaume et désormais Enfant loup.

Je me redressa et m'avança vers eux.

Moi : Et c'est avec joie que j'accepterais une alliance avec vous afin de protéger nos peuples.

A suivre...

Gael : The White Wolf (Second part)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant