CHAPITRE SOIXANTE-DOUZE

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 Quand Cameron et moi entrons finalement dans la maison de grand-mère Thatch, nos corps sont encore emprunt d'une électricité post-orgasmique. Nos ébats ne sont encore que tout récent. Nous nous sommes simplement rhabillés afin d'être présentable. Mme Thatch n'a pas besoin de savoir que nous venons de faire dans sa voiture. Nous nous devons de dissimuler cette excitation qui brille encore dans nos regards. Il nous faut garder une minimum de pudeur. Nous avons dépassé une certaine limite en faisant l'amour sur le siège avant, à la vue d'un quelconque passant. Seulement, l'envie était tellement forte que nous n'avons pas pu nous retenir. Nous en avions envie depuis tellement longtemps. Il nous fallait soulager cette tension qui stagnait entre nous.

-Je vais aller prendre une douche, me dit Cameron alors que nous retirons nos manteaux.

-D'accord.

-Tu ne voudrais pas te joindre à moi, par hasard ?

Je retiens difficilement un sourire amusé. Mon regard se met à pétiller.

-Il ne vaut mieux pas, non.

-Tu en es sûre ? rétorque-t-il en me souriant du coin des lèvres. Parce qu'on pourrait se faire un deuxième round, là, tout de suite.

-J'avoue que c'est assez tentant mais je ne préfère pas. On a déjà fait assez de cochonneries dans la voiture de ta grand-mère. Je ne voudrais pas en rajouter une couche en baptisant sa salle de bain.

-Elle ne le saurait pas, tu sais. Enfin, seulement si tu réussissais à ne pas hurler mon nom, évidement.

-Qu'est-ce que ça veut dire ça ?

-Ben, on ne peut pas dire que tu sois très discrète quand tu prends ton pied, Carlson.

-Bon, O-K, interviens-je. Ça suffit. J'en ai assez entendu. File.

Il ricane et se penche pour me voler un baiser.

-Tu sais ce que tu rates, bébé. Je ne peux rien faire de plus.

-Je devrais m'en remettre.

-Si tu le dis.

Après un dernier sourire carnassier dans ma direction, il grimpe les marches menant au premier étage et disparaît hors de mon champ de vision.

Je rêvasse bêtement en repensant à notre étreinte lorsqu'un fracas m'interpelle depuis la cuisine. Je fronce les sourcils et me presse d'aller voir ce qu'il se passe là-bas. Je crains qu'il ne soit arrivé quelque chose à Mme Thatch.

Je débarque rapidement dans la cuisine, prête à agir dans la seconde. Mon regard tombe aussitôt sur Rose Thatch, une spatule à la main et un torchon dans l'autre. Elle ronchonne à voix basse sans me voir arriver.

-Tout va bien, Mme Tha...Rose ?

La vieille dame au chignon blanc lève son regard sombre vers moi.

-Oui, ma belle. J'ai seulement fait tomber ma spatule. Parfois, j'ai l'impression d'avoir deux mains gauches.

-Oh, d'accord. J'ai eu peur que vous soyez tombée.

-Non, voyons. Je suis vieille mais j'ai encore la forme.

Sa répartie et sa spontanéité me font instantanément pensés à Cameron. Ces deux-là semblent avoir deux caractères bien similaires. C'est plutôt drôle de voir une grand-mère avec autant de répondant. Elle devrait me mettre mal à l'aise mais, au contraire, elle m'amuse plus qu'autre chose.

-Je vois ça, madame.

-Oh, non. Pas de madame avec moi, jeune fille.

-Oui, excusez-moi.

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant