CHAPITRE DEUX

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CAMERON


Emery Carlson est définitivement la plus belle femme que j'ai jamais vu de ma vie.

A la base, ce n'est pas mon genre. Elle n'est pas le genre de fille qui m'aurait interpellé au premier regard mais aucune autre ne lui arrive à la cheville. Son faux air de jeune fille sage et fleur bleue cache un charme incendiaire qui dévaste tout sur son passage. Elle pourrait paraître banale mais elle est loin de l'être. Son charisme et sa beauté n'ont pas d'égal. Elle renferme en elle un tempérament de feu qui suffirait à séduire n'importe quelle personne doté d'une bonne vision. Elle m'a ensorcelé dès la première fois où j'ai croisé son chemin et un simple regard a eu raison de moi. Elle n'a eu besoin de rien d'autre.

Encore aujourd'hui, alors que je regarde les photos d'elle que j'ai déniché sur le profil de Violet, je me demande comment une fille comme elle peut être amoureuse d'un mec comme moi.

Je ne me voile pas la face. Nous n'avons rien en commun. Nos styles sont complètement différents. N'importe qui se poserait la question en nous voyant ensemble. Nous n'avons pas l'air d'un couple idéal. Elle est terriblement mignonne et déborde d'une gaieté qui illumine le monde autour d'elle tandis que, moi, je transpire les ténèbres à plein nez. Je ne porte que des fringues sombres et il faut presque me forcer si on veut obtenir un sourire de moi. Emery n'est pas comme ça. Elle est même tout le contraire. Avec ses robes fleuris et ses pulls colorés, elle a tout de l'image de la première de la classe. En plus, elle sourit en toute occasion. Son humeur est toujours au bout fixe et elle ne rechigne jamais à faire le bien autour d'elle.

Un duo improbable. Voilà ce que nous sommes.

La bonne élève et le mec tatoué jusqu'au bout des ongles. La jolie fille aux cheveux aussi étincelants que le soleil et le grand brun aux yeux noirs. La gentille fille dont tout le monde voudrait être l'ami et le paria qui n'aime presque personne.

Nous sommes diamétralement opposés. Emery respire la joie, la générosité et la bienveillance tandis que j'inspire la crainte, la solitude et la rage permanente.

Pendant des mois, j'ai fais face aux regards des gens dans la rue. Je voyais bien qu'ils ne comprenaient pas comment Emery pouvait tenir la main d'un mec dans mon genre. Avec mon cuir noir et mon allure de mauvais gars qu'aucune fille censée ne devrait fréquenter, je faisais tâche dans le tableau. La plupart des passants nous regardait d'un œil curieux et ils ne se gênaient pas. Emery faisait semblant de ne rien voir mais je sais qu'elle n'était pas aveugle à ses regards suspicieux. Pourtant, elle n'a jamais lâché ma main. Elle n'a jamais fait un pas de côté pour que l'on croit à deux inconnus marchant simplement l'un à côté de l'autre. Elle est toujours restée avec moi sans prendre en compte l'avis des gens que nous croisions.

Notre différence surprend tout le monde mais j'aime à croire qu'elle fait notre force. Personne n'aurait jamais misé sur nous. Même nos amis n'aurait jamais crû en notre couple. C'était si imprévisible. Elle n'était pas du tout mon genre et je n'étais sûrement pas le sien. Cela ne nous a pas empêché de tomber amoureux l'un de l'autre.

Parce que, oui. J'aime cette fille. Je suis tombé foutrement amoureux d'elle il y a déjà plusieurs mois. Je ne lui ai pas dit mais je sais qu'elle le sait. Je ne peux pas dire que ça m'est tombé dessus sans que je ne m'y attende. Je savais pertinement que ça arriverait. C'était une certitude. J'étais persuadé que mes jours étaient comptés avant que je ne craque totalement pour elle. J'ai senti le changement en moi. Je l'ai vu dans ma façon de me comporter avec elle. Pourtant, c'était tout nouveau pour moi. Avant elle, je n'étais jamais tombé amoureux. Je ne savais pas ce que c'était. Mais je l'ai su dès le début. Je savais que j'avais succombé. Je crois même que je l'ai compris avant qu'elle ne comprenne elle-même qu'elle était tombée amoureuse de moi.

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant