CHAPITRE SOIXANTE-TROIS

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Après une matinée un peu spéciale avec ma famille, j'ai décidé de nous offrir à Cam et à moi une bonne bouffée d'air frais hors de l'appartement. J'ai choisi de le traîner à travers la ville de New-York en direction de mon endroit préféré.

Central Park.

Depuis la première fois où je suis venue voir ma mère ici, ce parc verdoyant et immense a une place particulière dans mon coeur. C'est là où je me sens le mieux lorsque je viens en visite. J'aime l'air qu'on y respire, les longues allées où l'on peut se promener pendant des heures, les centaines d'arbres qui nous abritent du soleil lorsqu'il fait trop chaud et ces grandes pelouses où l'on peut s'installer pour un agréable pique-nique. De tout temps, j'aime être ici.

Aujourd'hui, le parc est recouvert de neige mais les aillées sont dégagées pour qu'on puisse s'y promener. L'air est frais mais le soleil est au rendez-vous. Avec un bon manteau et un bonnet, pas de risque d'attraper froid. Il fait bon de se balader ici en ce début d'après-midi ensoleillé.

Cette balade n'a rien en commun avec toutes les autres que j'ai pu faire jusqu'ici. Cette fois-ci, Cameron est à mes côtés. Sa main dans la mienne, nous marchons ensemble sous les grandes arbres du parc enneigé. J'ai le savoureux plaisir de l'avoir enfin retrouver, de ne plus être au trente-sixième dessous et de pouvoir partager cet instant avec lui. Je profite pleinement de ses retrouvailles après la tempête dévastatrice que nous venons de traverser. J'ai confiance en nous et je sais que nous allons nous en sortir comme d'habitude.

Si nous sommes venus jusqu'ici, c'est aussi pour être seuls, d'ailleurs. Nous avons des sujets à aborder qui ne peuvent pas l'être en présence de ma mère, mon père et encore moins de Charlie. En venant au milieu de ce décor idyllique, je me suis dis que la conversation sérieuse que nous devons avoir serait plus agréable, plus facile. Nous n'avons pas le choix que de mettre certaines choses au clair. Autant le faire dans un cadre aussi beau que celui-ci. Il nous aidera peut-être à délier nos langues sans trop briser nos cœurs déjà meurtris.

-Je comprends pourquoi tu aimes New-York, dit Cameron alors que nous marchons tranquillement l'un à côté de l'autre.

-Ah oui ?

-Ouais. C'est beau, c'est grand, c'est...unique.

-Ça l'est, oui. Ce que je ressens quand je suis à New-York, je ne le ressens nul part ailleurs. J'aime beaucoup être ici.

-Ouais, moi aussi. Je suis content d'être venu. Pour l'instant, ça me plaît.

-Je l'aurais parié. Et tu n'as pas encore vu le reste de Manhattan !

-Tu vas jouer les guides touristiques pour moi ? me demande-t-il en m'adressant une œillade malicieuse.

-Je peux faire ça, oui.

-Cool. Alors, j'ai une question.

-Quoi ?

Je sens la bêtise venir à trois kilomètres. Je la pré-sens à la façon dont il me regarde.

-Est-ce qu'on a le droit de se taper la guide ?

J'explose de rire et fais peur à un pigeon par la même occasion qui s'envole loin de nous.

-Comme si ce n'était pas déjà fait, rétorque-je.

-Je posais seulement la question pour être sûr.

-Espèce d'idiot.

Cela n'a pour résultat que de le faire rire. Je le bouscule d'un coup d'épaule et il rit encore plus fort. Il n'y a rien à en tirer.

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant