THE WAY - LE MENSONGE

CHAPITRE HUIT

Putain, Vi. Je vais te tuer.

-Hey ! m'exclame-je d'une voix terriblement aigu. Violet !

L'être turbulent qui vient tout juste d'interrompre le moment le plus intense de toute ma vie fonce vers moi et pousse presque Cameron pour me prendre dans ses bras. Très vite, je me retrouve étouffée par son étreinte. Son petit corps menu ne l'empêche pas d'avoir une force de titan. Je crains pendant une seconde qu'elle ne me brise un os ou deux.

-Tu es enfin là, beugle-t-elle dans mes oreilles.

-Oui, je suis là et tu viens de me crever un tympan.

-Oh, désolé mais je suis tellement contente.

Elle me serre encore plus fort en se fichant bien de m'asphyxier. Au moins, je peux être sûre de la loyauté de ma meilleure amie. Elle ne pourrait pas se montrer plus heureuse de mon retour. Comme à son habitude, Violet n'est pas du genre à dissimuler ses sentiments. Elle ne cache pas sa joie de me revoir après trois mois de séparation. Pendant ce temps-là, j'étouffe entre ses bras tandis que Cameron me lance un regard désabusé. Lui aussi est dépité d'avoir été ainsi interrompu dans son élan. Je ne peux que comprendre sa frustration. Je ressens la même chose.

-Tu es revenue, s'exclame Violet en prenant ma tête entre ses mains. C'est bien toi !

Elle comprime tellement mon visage qu'il en est bouffi. Ma bouche et mes joues se tordent sous la pression de ses mains.

-C'est bien moi, marmonne-je tant bien que mal.

-Je suis tellement contente de te voir. Trois moi sans toi c'était vraiment trop long.

Je ne peux m'empêcher de jeter un rapide coup d'oeil vers Cam. Il n'en pense pas moins. Lui aussi a trouvé le temps long et voilà que Violet vient tout juste de bousiller notre moment à nous. Il lève très vite les yeux au ciel en marmonnant je ne sais quoi. Le connaissant, il est fort probablement qu'il maudisse Violet.

-Moi aussi, je suis contente, souris-je malgré tout.

-Tu m'as trop manqué. Ce n'était pas pareil ici sans toi.

-On va rattraper le temps perdu, je te le promets.

-J'y compte bien. Il faut qu'on fête ton retour !

-On se calme, Vi. Je te rappelle que je ne suis pas encore totalement remise. Il vaut mieux éviter les fêtes pour l'instant.

-Oh, oui. Bien sûr. On attendra alors.

J'ai l'impression d'être face à une enfant de six ans à qui on promet de bientôt aller à Disneyland. Ma meilleure amie trépigne sur place en m'inspectant de tous les côtés comme si j'allais disparaître d'une seconde à l'autre.

Derrière elle, Cameron ne peut cacher son agacement. Sa frustration crève les yeux. Il bouillonne sur place. Je ne peux que le comprendre. Nous avons été interrompu dans un moment des plus cruciales. Je me sens tout aussi dépitée. Malgré tout, je suis quand même contente de retrouver ma meilleure amie même si celle-ci a choisi le mauvais moment pour débarquer.

-Je vais te chouchouter, moi, tu vas voir.

-Je n'en doute pas, glousse-je devant l'air faussement sérieux de Vi.

-Je serais à ton service vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

-Tu n'abuses pas un peu là ?

-Pas du tout. Je veux être sûre que tout aille bien pour toi. Avec moi, tu seras au top de ta forme en moins de deux.

-Ne t'emballes pas trop. Je vais bien. J'ai seulement besoin de faire attention.