CHAPITRE SOIXANTE-HUIT

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     Clac.

     Cameron referme le coffre de la voiture après avoir chargé nos bagages à l'intérieur. 

     Voilà. C'est l'heure du départ pour Portland. 

     Le coeur lourd, je me tourne vers mes parents et mon frère qui patientent tranquillement à côté de la voiture. Aussitôt, je vois la même émotion sur leur visage. Ma mère sourit pour faire bonne figure, Papa fuie mon regard et Charlie est simplement lui. 

     -C'est passé si vite, dit Maman. Je n'en reviens pas que tu partes déjà. 

     Je lui adresse un sourire réconfortant alors que Cameron vient me rejoindre. 

     -Je vais revenir bientôt, je te le promets. 

-Tu peux venir quand tu veux, ma puce. Ta chambre sera toujours prête pour toi. 

-Merci, Maman. 

     Je franchis les quelques pas qui nous sépare et la prend dans mes bras. 

     Il y a quelques mois de ça, je n'aurais jamais fait ça. Je ne me serais pas montrée aussi affectueuse avec elle. Seulement quelque chose a changé entre nous depuis ces derniers jours. Nous nous sommes considérablement rapprochés. Ma mère a enfin prit au sérieux son rôle et j'ai su mettre mes rancœurs de côté pour lui laisser une véritable chance de m'approcher. Nous sommes devenus plus complices que nous ne l'avons jamais été. Elle a su gagner ma confiance et se comporter comme une mère devrait toujours le faire. Elle a  aussi réparé mon coeur. Je suis triste de devoir la quitter mais je sais que je reviendrais dès que possible. Je ne laisserais plus la distance se mettre en nous. Je ne veux pas perdre ce que nous avons réussi à créer ensemble. 

     Ainsi, je la serre fort contre moi et elle me rend mon étreinte avec une affection qui me réchauffe le coeur. 

     -Tu vas me manquer, chérie. J'espère que tu m'appelleras plus souvent. 

-Sans faute, la rassure-je en m'éloignant, un sourire aux lèvres. 

-Je compte sur toi. 

     Je me tourne ensuite vers mon père alors que ma mère s'accapare Cameron. Elle le force presque à l'approcher et l'entoure de ses bras pour qu'il ne puisse pas se défiler. J'entends mon petit-ami ricaner nerveusement alors que ma mère l'emprisonne sans qu'il n'ait l'occasion de lui échapper. 

     -Alors...euh...on se revoit bientôt, marmonne Papa en fixant ses chaussures. 

-Oui, bien sûr. 

-Tu comptes revenir quand à la maison ? 

-Je ne sais pas. Peut-être aux prochaines vacances ou celles d'après. Ou alors, je passerais vous voir un week-end. 

-D'accord. Tu n'auras qu'à appeler. 

-Oui, je le ferais. Je m'arrangerais pour venir le plus tôt possible, c'est promis. 

-D'accord. 

     Face à son malaise évident, je fais le premier pas et le prend dans mes bras. Il est si touché par mon départ qu'il n'ose même pas ajouter un mot. Je compatis à sa peine et le serre plus fort contre moi. Je sais qu'il déteste les au revoir. Je veux nous faciliter les choses au mieux. Je refuse que nous nous laissions abattre. Nous nous reverrons bientôt. 

     -...et tu peux revenir quand tu veux, entends-je ma mère dire à Cameron derrière moi. Tu es le bienvenu ici. La porte sera toujours ouverte si jamais tu passes dans le coin. 

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant