CHAPITRE VINGT

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     -Il faut que j'aille prendre une douche, marmonne-je en tentant de retrouver l'usage de mes membres. 

     Debout près du lit et nu comme un ver, Cameron me lance un regard amusé tout en esquissant un sourire carnassier. L'idiot à la gueule d'ange est fier de m'avoir mise dans un état pareil. Je suis trempée de sueur et encore tremblante de l'orgasme qu'il m'a donné quelques minutes plus tôt. Mon corps est toujours autant engourdi et mon coeur vient tout juste de retrouver un rythme cardiaque convenable. 

     -J'en aurais bien besoin, moi aussi, dit-il en retirant le préservatif désormais usagé. Je peux peut-être venir avec toi. 

-Hors de question. 

-Pourquoi ça ? 

-Il y a toujours un monde fou aux sanitaires à cette heure-ci. 

-Et alors ? rétorque-t-il en haussant un sourcil. 

-Je ne veux pas qu'on te voit traîner par ici. Normalement, tu n'as même pas le droit d'être dans ma chambre. 

-On est plus à l'époque de l'abstinence jusqu'au mariage. De toute façon, c'est déjà foutu pour toi. 

     Je ne peux m'empêcher de glousser en me recouvrant de mon drap. 

     -Ce n'est pas une raison pour mettre toute la résidence au courant de ma vie sexuelle. 

-Crois-moi, tout le couloir sait déjà ce qu'on vient de faire. 

-Comment ça ? 

     Toujours aussi nu et beau comme un dieu, Cameron traverse la chambre pour jeter le préservatif à la poubelle. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi à l'aise avec son corps. Il se fiche bien que je sois en train de l'observer sous toutes ses coutures. J'ai même l'impression que ça lui plaît d'être l'objet de mon attention. 

     -Tu n'as pas été très discrète, répond-t-il en se retenant de rire. 

     Mon sang quitte mon visage. 

     Malheureusement pour moi, je crois qu'il a raison. J'étais tellement absorbée par notre étreinte que j'en ai oublié que nous n'étions pas seuls dans les environs. J'espère tout de même que les murs sont assez épais et qu'ils ont étouffé les bruits que nous avons fait. Je serais morte de honte d'avoir à croiser des regards suspects de la part de mes voisines de palier. 

     -Raison de plus pour que tu t'en ailles rapidement au lieu d'aller fanfaronner dans les douches. 

-Dis plutôt que tu es jalouse à l'idée que tes colocs de couloir bavent devant moi. 

-N'importe quoi, glousse-je.

-Je te promets de me faire tout petit. Je serais discret. 

-Avec ta taille de girafe et tous tes tatouages, il n'y a pas moyen que tu passes inaperçus. 

-Allez, Carlson. Ne fais pas ta rabat-joie. 

     Tout en souriant comme un enfant espiègle, il enfile de nouveau son caleçon en me laissant tout le loisir de contempler la façon dont ses muscles bougent sous sa peau pâle. Je ne me lasserais jamais de cette vision. 

     -J'ai dit non, réplique-je. En plus, il n'y aura sûrement pas beaucoup de cabines libres. 

-Ça, ce n'est pas un soucis, bébé. J'avais déjà prévu de venir dans la tienne. 

-Et si je ne suis pas d'accord ? 

-Bien sûr que si, tu es d'accord. Après le pied que tu viens de prendre, tu ne peux pas me refuser ça. 

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant