CHAPITRE QUARANTE

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     -Tu veux venir habiter avec moi ? 

-Non. 

-Tu en es sûre ? 

-Certaine. 

-Emery... 

-Cameron...

-Quoi ? 

-C'est non. 

-Eh, merde. 

     Après plusieurs jours à entendre cette même question, je commence réellement à y prendre goût. Les jouxtes verbales qui s'en suivent à chaque fois m'amusent de plus en plus. Je sais que Cameron est tout ce qu'il y a de plus sérieux mais je ne le prend pas de la même façon. Je préfère en rire plutôt que de trop y réfléchir. La liste des « contre » est bien trop longue. 

     Premièrement, j'ai déjà un chez moi qui me plaît. Ma chambre à la résidence me suffit. Je m'y sens bien. J'y ai pris mes habitudes. Et puis, Violet m'en voudrait sûrement à mort si je la laissais tomber pour aller habiter avec Cameron. Elle me pardonnerait au bout d'un moment mais je suis sûre qu'elle me ferait payer mon départ. Elle ne serait pas la seule, d'ailleurs. Mon père ferait probablement une crise de nerf si je lui disais que je déménage de la résidence qu'il me paie pour aller vivre avec mon petit-ami. Petit-ami qu'il déteste plus que n'importe qui. Il n'accepterait jamais que je fasse ça. Je suis certaine qu'il débarquerait immédiatement pour m'empêcher de quitter ma chambre. Il serait capable de m'y enfermer. 

     Deuxièmement, même si j'aime Cameron de tout mon coeur, je ne suis pas sûre que nous soyons prêt pour une si grande étape. Habiter avec quelqu'un n'est pas rien. Je sais que nous avons déjà cohabité et que tout s'est bien passé. Je ne doute pas de notre bonne entente. En revanche, nous n'étions pas seuls. Là, Cam voudrait que nous partagions un appartement à nous deux. Je ne pense pas que ce soit le bon moment. Nous avons enfin régler tous nos problèmes mais la confiance n'est pas encore totalement retrouvée. J'ai encore besoin de temps et lui n'a visiblement pas fini de faire des efforts. 

     Et, troisièmement, il faut bien rappeler que je n'ai que dix-neuf ans. Je suis trop jeune pour prendre ce genre d'engagement. Je n'ai pas de travail, en plus. Je ne pourrais pas assurer le loyer. Mes économies ne me le permettraient pas. Et, bien évidement, je refuse que Cameron paye la totalité des frais. Je ne peux donc pas envisager d'accepter une telle proposition. 

     -Et si je promets de te faire des gaufres tous les samedis matins ? 

     Je manque d'exploser de rire. 

     -Je ne t'ai jamais vu faire autre chose que des œufs et du bacon déjà pré-cuits par Sam et tu veux me faire croire que tu vas me faire des gaufres toutes les semaines ?

-Je pourrais très bien le faire si tu acceptes de vivre avec moi. 

-Trop de belles paroles, Cam. 

-Je pourrais aussi te promettre un cuni tous les matins. 

-Arrête de parler de sexe en public, marmonne-je en vérifiant que personne ne nous à entendu autour de nous. Mais ça paraît tout de suite plus crédible que les gaufres, c'est certain. 

-Alors, on est O-K pour un deal ? 

-Non, toujours pas. 

     Cameron ne se renfrogne pas. Au contraire, il paraît se réjouir de la situation. Plus je lui donne du fil à retordre, plus il semble satisfait. Sa détermination est sans faille. Il tente par tous les moyens de mon convaincre et je le trouve de plus en plus imaginatif. Il se manque pas de nouvelles idées. Ses propositions sont toutes plus farfelues les unes que les autres. Je parviens à m'en amuser. 

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant