CHAPITRE SOIXANTE-QUATRE

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-Ils ont l'air de vraiment bien s'entendre, me dit Maman en désignant d'un signe du menton Charlie et Cameron en pleine conversation près du stand de chocolat chaud.

Un sourire se dresse aussitôt sur mes lèvres.

-Oui. Je crois que le courant est vraiment passé entre eux.

En effet, Cameron a conquit le coeur de mon frère et inversement. Ces deux-là se sont bien trouvés. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ils ont des choses en communs. Leur conversation ne connaît jamais de fin. Mon frère étant très curieux de nature, il ne cesse de questionner Cameron sur le métier de tatoueur, le dessin et d'autres domaines dans lequel mon petit-ami s'épanouit. Cam s intéresse à mon frère, aussi. Il faut dire que ce dernier est une vraie tête. Il connaît beaucoup de choses et il ne rechigne jamais à transmettre ce qu'il sait. Cela fait d'eux un beau duo.

-Ça fait plaisir à voir.

-Je suis contente, oui.

Ma mère et moi échangeons un regard emprunt au bonheur.

-Je crois que Cameron l'est encore plus que nous, avoue-je. Il avait peur que Charlie ait une mauvaise image de lui et qu'il s'en méfie.

-A cause de ton père ?

-Oui. Il faut dire que Papa n'a jamais été tendre avec lui. Je me doute qu'il a dû dire des horreurs sur lui devant Charlie.

-Ton frère est assez intelligent pour se faire son propre avis sur les gens qu'il rencontre.

-C'est ce que je lui ai dis.

-La preuve est là, rétorque ma mère en lorgnant sur les deux garçons. Je crois que ton frère l'aime vraiment beaucoup.

-Je crois aussi. Il ne le traite pas comme Papa au moins. Il le prend comme il est.

-Parce que Cameron en a fait de même avec lui.

-Il a marqué beaucoup de points, je crois. Charlie déteste qu'on le regarde comme quelqu'un de différent. Cam n'a pas fait cet erreur. Il reste lui-même comme si Charlie n'était pas autiste ou quoi que ce soit d'autre. Il le voit comme un ado normal.

-Malgré son look et son caractère de cochon, ton petit-ami est doué pour gagner le coeur des gens, glousse Maman.

Je ris avec elle alors que les garçons sont toujours en pleine discussion à quelques mètres de nous. Mon père, lui, est parti je ne sais où. Je crois qu'il a besoin d'un peu de temps en solitaire pour digérer l'arrivée de Cameron. Il n'a pas beaucoup ouvert la bouche depuis ce moment. Mon père n'était pas prêt à affronter ce genre de situation. Il est encore en période d'adaptation. Je suis déjà heureuse qu'il soit d'accord pour faire des efforts, je ne le forcerais pas à en faire plus.

-Pas toujours, réplique-je. Je crois que ce n'est pas encore ça avec Papa.

-Ton père va s'y faire, ne t'inquiète pas. Il a seulement besoin de temps.

-Je sais.

-Au moins, il fait des efforts. Il aurait pu le tuer depuis le moment où il l'a vu débarqué dans la cuisine.

-Je suis encore étonnée qu'il ne l'ait pas fait, m'esclaffe-je.

Ma mère éclate d'un rire clair.

-On a eu de la chance, dit-elle en deux éclats de rire.

-On peut s'estimer heureuses, oui. Personne n'est mort.

-On a évité la catastrophe.

-Oui.

Maintenant que nous sommes seules, je décide que c'est le bon moment pour la remercier pour ce qu'elle a fait pour moi. Je n'en ai pas eu l'occasion jusqu'à présent. Je veux lui dire à quel point je suis reconnaissante envers elle. Sans son intervention, je ne pense pas que Cameron serait à mes côtés à cette heure-ci.

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant