CHAPITRE TRENTE-TROIS

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CAMERON


    -Tu joue avec nous, Cam ? me lance Sam depuis la table de billard. 

-Non, sans moi. 

-Tu es sûr ? 

-Ouais, réponds-je en saisissant mon verre de bière. Je préfère regarder. 

    C'est en grande partie vrai. Je préfère regarder la partie surtout si j'ai tout le loisir de voir Emery se pencher sur la table. Cette fille me rend complètement dingue. J'ai l'impression de perdre la tête chaque fois qu'elle est dans la même pièce que moi. 

    Sa crinière blonde me fait plisser les yeux tant elle illumine mon monde. Ses beaux yeux me font perdre la raison. Ses hanches pleines me rappellent les coups de reins qu'elle est capable de me donner quand nous sommes complètement nus et en sueur, elle et moi. 

    Quant à son caractère, je le vois évoluer de jour en jour depuis qu'elle est rentrée à Denver. Elle est restée la même mais elle me semble plus forte que jamais. Ce que je lui ai fait subir la endurci. Elle a prit de l'aplomb et de l'assurance. Je sais qu'elle a souffert pour en arriver là. Mes erreurs l'ont rendu moins naïve et sa tolérance n'est plus aussi élevée. Je ne suis pas en position de m'en plaindre. C'est moi qui l'est poussé à devenir comme ça. Néanmoins, à mes yeux, elle est toujours aussi parfaite, si ce n'est plus qu'avant. Elle ne se laisse plus marcher sur les pieds et ce n'est pas plus mal. A présent, je n'ai plus le droit à l'erreur avec elle. Elle ne pourra pas me pardonner éternellement. 

    Alors qu'elle sautille joyeusement autour de la table de billard, entourée par tous nos amis, je la trouve plus belle que jamais. Avec son petit chemisier à rayures bleu ciel et sa jupe blanche, elle élimine toute concurrence. Sa simple présence me fait oublier toute personne de sexe féminin pouvant se trouver à dix kilomètres à la ronde. Je me sens bien rien qu'à la voir rire et se dandiner entre Violet et Michelle. Elle est heureuse et je n'ai besoin de rien de plus. Le sourire qui illumine son visage me suffit amplement. 

    Je souris béatement face à cette vision qui est sûrement ce à quoi ressemble le Paradis lorsque mon téléphone vibre dans ma poche. Je l'attrape et consulte l'écran. Le numéro qui s'affiche m'est inconnu. Je n'aime pas ce genre de plan. Je décide de ne pas répondre et glisse à nouveau l'appareil dans la poche arrière de mon jean. 

     -Cam ! appelle soudain Emery. 

     Je me tourne vers elle alors qu'elle brandit sa queue en bois en l'air. 

     -J'en ai mis une ! 

    Sa joie de vivre m'enivre. Je suis aussi heureux que si j'avais moi-même mit la boule dans le trou. Elle a l'air d'avoir retrouvé son esprit d'enfant. Ses yeux brillent d'excitation alors qu'elle sautille comme une gamine. 

     -C'est super, bébé. 

-C'est pas juste, surtout ! râle Sam à côté d'elle. Elle n'y connaît rien et elle marque dès le premier coup. 

-Ne fais pas la tête, glousse Emery en le prenant par l'épaule. C'est sûrement la chance du débutant. 

-Oui, ou alors tu as un talent caché et tu ne nous l'as pas dit parce que tu veux nous mettre la raclée du siècle. 

    Leurs chamailleries me rappellent l'époque où Em vivait à l'appartement avec nous. Ces deux-là se sont toujours bien entendus. Encore aujourd'hui, ils sont comme chien et chat. Sam adore narguer Emery et elle le lui rend bien. Quand ils sont ensemble, ils passent leur temps à sourire et à blaguer. Ça me plaît que ma copine s'entende aussi bien avec mes meilleurs amis. 

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant