CHAPITRE TRENTE-NEUF

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     Lorsque Cameron pousse la porte de notre chambre d'hôtel, je considère que notre soirée est définitivement sauvée. 

     Après le fiasco du restaurant, nous nous sommes baladés pendant une bonne heure dans les belles rues de notre ville. Tout en discutant de chose et d'autre, nous avons fini notre glace. Celle-ci a comblé le creux laissé dans nos ventres par notre maigre repas. Cam a fini par se détendre et redevenir lui-même. Grâce à mes blagues nulles et mon sourire permanent, j'ai réussi à lui faire oublier ce début de soirée difficile. 

     Maintenant, il n'y a plus que lui, moi et cette chambre qu'il a réservé dans un hôtel classieux à l'écart du centre ville. Je suis encore surprise que Cam a décidé de m'emmener ici pour passer la nuit. Surprise mais pas moins contente. Je ne suis pas à l'aise avec le fait qu'il ait dépensé sans compter pour cette soirée mais j'avoue que j'aime beaucoup l'idée de nous savoir seuls. Chaque fois que nous passons la nuit ensemble, il y a toujours quelqu'un de l'autre côté du mur. Nous n'avons jamais eu l'occasion d'être totalement seuls. Enfin, jusqu'à ce soir. J'ai la sensation qu'il a décidé de m'offrir la nuit que nous méritons tous les deux. 

     -Madame, minaude-t-il en me faisait signer d'entrer. 

     Quand il se comporte aussi galamment, j'ai l'impression de me transformer en midinette. 

     -Monsieur, rétorque en retour. 

     Je passe devant lui et pénètre dans la chambre. Cam appuie sur l'interrupteur qui illumine aussitôt la pièce avant de refermer la porte derrière nous. Pendant ce temps-là, je traverse le petit vestibule et entre dans une sorte de petit salon. 

     L'endroit est élégant et cosy à souhait. Les murs sont peints d'un blanc cassé et les meubles sont, pour la plupart, en bois clair. Un petit sofa de couleur taupe trône au centre de la pièce. Il fait face à un écran plat que je ne compte pas allumer. Sur la petite table, des serviettes et des brochures sont disposées. Un bar se tient dans un coin de la pièce à côté d'une plante simple mais haute. Quelques bibelots habillent la pièce et deux tableaux aux couleurs pastelles sont accrochés au mur. La pièce respire la chaleur et l'atmosphère y est douce. 

     J'inspecte la pièce et repère la porte fenêtre menant à un petit balcon. Je me dirige machinalement vers celle-ci pour contempler la vue. Sur le chemin, je retire mon manteau et laisse choir sur le canapé. J'ouvre la double porte et m'avance près de la rambarde. 

     Le spectacle qui s'offre à moi est splendide. Des centaines de milliers de lumières éclairent la ville en cette fin de soirée. La ville s'étend à perte de vue. Je crois discerner les montagnes au loin. Mon regard est pourtant accaparer par les immeubles scintillants aux quatre coins de Denver. Je suis subjuguée par la beauté nocturne qui se présente à moi. Tout est si brillant et illuminé. On croirait voir une image de film. 

     Alors que mon regard est totalement perdu vers l'horizon, deux bras se glissent contre ma taille et m'entourent tendrement. L'odeur de Cam emplit mes narines alors qu'il se blottit contre moi. Je m'appuie naturellement à son torse ferme. Un soupir de contentement s'échappe d'entre mes lèvres tandis qu'il pose son menton sur mon crâne. 

     -Ça te plaît ? 

     Sa voix se mêle au silence environnant. 

     -C'est magnifique. 

-C'est vrai que c'est beau. 

-On voit toute la ville d'ici. 

-Je ne savais pas qu'il y aurait cette vue mais j'ai visiblement bien choisi. 

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant