CHAPITRE SOIXANTE-DEUX

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     Après le calvaire que j'ai vécu, j'avais presque oublié à quel point j'aimais me réveiller aux côtés de Cameron. Je ne me souvenais presque plus ce que c'était de le sentir contre moi en ouvrant les yeux. Je retrouve désormais cette saveur incroyable d'être dans ses bras au réveil. Je me rappelle de tous ses matins où nous nous sommes extirpés du sommeil en étant collés l'un à l'autre. Je profite de ce réveil en douceur alors que je viens de passer une première nuit complète depuis le jour où il est parti. J'ai enfin retrouvé le calme de la nuit. L'insomnie ne m'a pas guetté une seule seconde durant les dernières heures où j'ai été allongé près de lui. J'ai dormi comme un loir. 

     Pour la première fois depuis un moment, je sors du sommeil en ne me sentant pas plus fatiguée que lorsque je me suis couchée. 

     Après nous être étreint longuement hier soir, Cameron et moi nous sommes couchés l'un contre l'autre dans mon lit douillet. Nous nous sommes câlinés sans aller trop loin et avons discuté durant quelques minutes. Nous n'avons pas mit longtemps avant de nous endormir tous les deux. Il faut dire que nous étions épuisés par l'épreuve que nous venions de traverser. Nous avions tous deux besoin de nous ressourcer, de nous reposer suite aux émotions violentes des deniers jours. Nous sommes tombés dans le sommeil en seulement quelques secondes. 

     A présent, je profite que ses paupières soient toujours closes pour l'observer en détail. J'admire l'expression de sérénité qui réside sur son visage. Ses traits sont bien moins tendus qu'hier soir. Il semble en paix avec le monde, avec lui-même. Je crois qu'il a retrouvé un certain équilibre depuis que je suis de nouveau à ses côtés. Je ressens exactement la même chose. Je ne suis plus perdue, je sais qu'il est là. Je me sens prête à avancer tant qu'il est avec moi. 

     J'aime tellement ce genre d'instant. Je me sens choyée alors qu'il dort profondément et me tient simplement contre lui. Sa main dans mon dos me rassure. Sa présence me réconforte. Sa chaleur me fait me sentir vivante. Je ne vis que s'il est près de lui. 

     Du bout des doigts, je m'amuse alors à redessiner les contours de ses tatouages sur son torse nu. Je frôle la tête de mort au cache-oeil de pirate et les épées croisés sur son pectoral ainsi que les petits V formant une nuée d'oiseaux. Ma main longe les ronces qui descendent le long de son flan. Je me languis de cette peau qui est si douce à mon contact. J'aime ce noir puissant et intense sur sa peau. Ses tatouages font parties de lui et je les aime tous chacun à leur manière. Je n'ai pas peur d'être avec un homme comme lui malgré les différences qui nous opposent. Je suis peut-être la blanche colombe et, lui, le corbeau tourmenté mais nous nous accordons parfaitement. Nous sommes un tout. 

     -Arrête de me tripoter pendant que je dors, Carlson, marmonne soudain Cameron dans le silence de la chambre. 

     Constant qu'il est en fait éveillé, je ne peux retenir le gloussement qui sort de ma bouche. 

     -Je ne tripote rien du tout, dis-je en stoppant ma main sur son torse. 

-Espèce de petite menteuse, riposte-t-il de sa voix rauque. 

     Ses paupières sont toujours fermés mais il arbore un sourire au coin des lèvres. 

     -Tu me mâtes en douce, en plus. 

-Même pas vrai. 

-Tu mens toujours, bébé. Je sais que tu fais ça tous les matins. On dort ensemble depuis presque un an, je te rappelle. Je te connais par coeur. 

     Percée à jour, je ne réponds rien. 

     -Je vais finir par porter plainte, mademoiselle. 

THE WAY - LE MENSONGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant