THE WAY - LE MENSONGE

CHAPITRE DIX

Après d'interminables supplications de la part de Violet, j'ai accepté de sortir avec elle ce soir. Je n'étais pas vraiment enthousiaste à l'idée de sortir dans un bar mais l'entrain de ma meilleure amie et l'envie de retrouver la bande au complet m'a fait changé d'avis. J'ai fini par abdiquer. Violet n'en a été que plus heureuse. Elle n'a pas arrêté de me dire que nous serions tranquille, que je n'aurais pas à craindre quoi que soit pour ma hanche. Elle m'a assuré que les garçons allaient prendre la table la plus éloignée de la foule et qu'elle m'aiderait à traverser le bar. Elle m'a promit qu'il ne m'arriverait rien et que nous pourrions repartir quand j'en aurai envie. Je n'ai pas pu résister. J'ai cédé.

Pour cette première sortie depuis l'accident, Vi m'a convaincu d'enfiler de beaux vêtements. Elle a même proposé de me maquiller et de me faire une jolie coiffure. J'ai accepté à condition qu'elle n'en fasse pas trop. Elle a donc appliqué une touche de far-à-paupières ocre autour de mes yeux et un trait d'eye-liner. Elle a aussi fait mon teint pour me redonner un peu de couleurs. Pour ce qui est de mes cheveux, elle a utilisé un appareil pour onduler ma crinière blonde. Elle a ensuite coincé quelques mèches derrière ma tête avec une pince.

En ce qui concerne la tenue, elle m'a laissé choisir ce que je voulais. J'ai opté pour une robe rouge coquelicot dont le col en V est surmonté d'une double voile léger. Le tissu recouvre mes cuisses jusqu'au dessus de mes genoux. La robe est parfaite pour un temps comme celui de ce soir. Il fait encore chaud et le soleil est bien présent dans le ciel. Je n'ai pas à craindre du froid. L'été n'est pas encore terminé.

-Je déteste cette foutue béquille, grogne-je en claudiquant à côté de Violet.

-Arrête de râler, Em. Tu pourras bientôt la mettre dans la benne à ordure.

-Si tu savais ce que j'ai hâte.

-Je m'en doute, Beauté. Sois patiente.

J'apprécie qu'elle se comporte ainsi. Violet ne me ménage pas quand je me plains. Elle ne me prend pas avec des pincettes et n'agit pas comme mes parents l'ont fait pendant des mois. Elle ne me considère pas comme une pauvre chose fragile et sans défense. Elle n'hésite jamais à me dire les choses comme elles sont.

-J'ai une belle robe et ce truc gâche tout, marmonne-je.

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-J'ai l'air affreuse.

-N'importe quoi, ricane-t-elle en marchant à mon allure. Tu es magnifique, Em. Je t'assure que personne ne fera attention à ta béquille.

-Si tu le dis.

-Tu n'auras qu'à demander à Cam. Je suis certaine qu'il va te trouver à son goût.

Son sourire malicieux parvient à attirer le mien. J'avoue que je suis impatiente de le retrouver. Nous ne nous sommes pas revus depuis deux jours quand il est venu me rendre visite sur le parking de la résidence. Cette rencontre est imprimée dans ma mémoire, à présent. Je n'oublierais jamais ce qu'il s'est passé dans cette voiture. Dans ma tête, je revois encore nos corps l'un contre l'autre alors que les vitres de la voiture sont totalement embuées par nos ébats.

Après nous être délivrés de ce désir ardent, Cam et moi sommes restés ensemble pendant une heure au moins. Nous avons parlé de choses et d'autres tout en évitant les sujets trop sensible. On a seulement apprécié le fait d'être seuls et de pouvoir discuter en toute tranquillité. Nous avons abordé la rentrée, son travail au salon, Maddie et tout un tas d'autres choses. Quand nous nous sommes finalement quittés, j'ai eu la sensation d'être totalement comblée.

A présent, je meurs d'envie de le revoir. Je ne sais pas ce qu'il pense de ce que nous avons fait tous les deux. Pour ma part, je ne regrette rien. J'en avais envie et je ne vois pas où est le mal. Nous n'avons que cédé à une tentation que nous ne pouvions ignorer. Je sais que nous avons encore beaucoup de choses à nous dire et beaucoup d'obstacles à surmonter mais cet instant n'appartenait qu'à nous. Nous en avions le droit. Peu importe ce qu'il arrivera, je sais que je ne le regretterais pas. Je ne lui en voudrais pas non plus de m'avoir touché. Je le voulais jusqu'au plus profond de mes tripes. J'en avais envie moi aussi et il n'a aucunement profiter de la situation. J'espère que ce n'est pas ce qu'il s'imagine, en tout cas. Avec Cameron, je peux m'attendre à tout. Depuis mon accident, il serait capable de se rendre responsable de tout et de rien. Il pense au moindre détail.