J'sors porte de Mesrine

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Diana

L'opération s'était très bien passée. L'éclat de balle avait enfin pu être retiré. J'étais ressortie le lendemain et le médecin m'avait remis le petit morceau dans une boîte en me disant "Ça vous fera un souvenir !". Je n'étais pas certaine de vouloir m'en souvenir. Et puis j'avais des cicatrices pour me le rappeler à jamais. Ce qui était sûr, c'est que cela ferait une sacrée histoire à raconter...

Tarik m'avait appelé le soir même. Je ne savais pas comment il avait réussi à trouver un téléphone, mais il prenait d'énorme risque. Aussi il essayait de rester discret et ne m'appelait que très tard dans la nuit, pas plus de quelques minutes.

Il n'avait le droit à aucun écart là-bas. Autant les gardiens de prison pouvaient se montrer clément envers les autres détenus, autant Tarik ne semblait pas pouvoir bénéficier de se privilège. Il était étroitement surveillé, du moins plus que les autres d'après ce que m'avait raconté Nabil.

Trois jours plus tard, Maître Larbi nous appelait pour nous transmettre la date du jugement. C'était dans un mois...

Cours d'assise de Paris - un mois plus tard

Le jugement dura des jours. La salle d'audience était pleine à craquer. Il y avait beaucoup de journaliste. C'était une grosse affaire très médiatisée. Maître Larbi espérait que cela aurait un bonne influence sur l'opinion publique. Et il n'avait pas tout à fait tord.

Je n'avais guère décollé mes yeux de Tarik tout le long du jugement. Dans sa tenue sombre composée d'un jean et d'un pull noir simple, il paraissait détaché, presque effacé. Comme ci tout ce qui se passait autour de lui ne le concernait pas. Il gardait obstinément les yeux baissés, ne les levant que lorsqu'il entendait son prénom.

J'avais essayé de capter son regard, mais il refusait de tourner la tête dans notre direction. J'avais l'impression qu'il avait cessé de lutter. Comme si il était prêt à accepter son sort. D'une certaine manière, son calme était glaçant. Mais je savais au fond que c'était sa manière à lui de garder la tête haute pour pouvoir affronter la terre entière.

On parlait de l'affaire au journal télévisé. Elle était suivit en direct partout en France. Je t'ai tombée sur plusieur interview et reportages. Aussi étonnant que cela puisse paraître, on lui trouvait des circonstances atténuantes. Mais son principal ennemi était le Préfet de Paris. Un homme a l'air sévère et au regard froid. Il répondait toujours de façon virulente aux journalistes qui l'interrogeaient et n'avait qu'un but : punir le meurtrier de son frère. Or Tarik n'était guère perçu comme un meurtrier aux yeux du monde, mais plutôt comme un homme désespéré qui avait vengé son jeune ami.

Il était très difficile de prendre parti, même pour moi. Il était évident que Tarik avait commis un crime grave. Et un péché capital. Mais d'un autre côté, Kais était mort. Il avait été abattu de sang froid, et cela je ne pouvais l'oublier...

Le quatrième jour, le jugement repris de nouveau.

BAM, BAM, BAM.

- Un peu de silence je vous prie, dit la juge en frappant de son marteau. Merci. Bon. Commençons par un rappel des faits : le 22 septembre 2019, Madame Anne Lefevre appel les forces de l'ordre. Elle déclare qu'aux alentours de dix-neuf heure, un homme s'est introduit chez elle, et a tiré à deux reprises sur son mari, Pascal Lefevre avant de s'enfuir. Les secours arrivés sur les lieux n'ont pu que constater le décès de la victime, morte sur le coup. Le soir même, Monsieur Tarik François Andrieu se rend de lui même dans un commissariat et avoue les faits. Monsieur Andrieu, dit-elle en tourna la tête vers Tarik. La cours vous reproche le meurtre de monsieur Lefevre par arme à feu, le 22 septembre 2019 à dix-neuf heure. Monsieur Andrieu, levez-vous.

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant