Il était une fois...

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Diana

Depuis le retour des garçons je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter.  Parce-que je sentais que quelque chose de grave était en train de de se jouer. L'incendie du magasin avait déclenché une avalanche d'émotions aux Tarterets. Et j'entendais parler de vengeance... Je comprenais la gravité du problème mais je ne pouvais pas cautionner la vengeance comme solution. Je voulais essayer de les résonner mais je savais que c'était peine perdue. Après tout, qui étais-je moi pour imposer ma vision des choses à un groupes de jeune qui ne connaissait rien d'autre que la violence et la haine. Je n'étais pas un membre de leur famille, je n'étais même pas aux Tarterets depuis longtemps. Mon avis n'avait donc que peu de valeur à leur yeux. J'espérais juste pouvoir en parler avec Nabil...peut-être que lui écoutera ce que j'avais à dire. On devait d'ailleurs se voir le lendemain.

Monsieur Masud m'avait appelé quelques jours plus tôt pour me prévenir qu'il avait quelques cartons de livres chez lui dont il voulait se débarrasser. Il m'avait gentiment proposé de me les donner afin que je puisse les vendre et me faire un peu de sous. "Je pense que tu peux en faire quelques chose, m'avait il dit. Peut-être poster des annonces sur internet, il paraît que c'est comme ça que les gens achètent maintenant.".

J'avais été touchée par son geste et j'avais accepté avec plaisir. Dès le lendemain, Nabil me ramena donc les carton jusqu'à chez moi. Il y en avait 5 en tout. Il y avait des livres d'occasions, d'autres neuf. En ouvrant le dernier carton, une odeur de vieux livre en sorti. J'y trouvai des romans, des magazines, quelques livres à la couverture épaisse. C'était un véritable trésors.

- Pfiou ! Ça pue ! fit Nabil en faisant la grimace.

Il était assis à côté de moi et fouinait dans les cartons comme un chineur  dans une brocante. Je nous avais découvert une passion commune pour la lecture, ce qui m'avait à peine surpris. 

- Moi j'adore cette odeur !
- Ça sent le vieux, wesh. T'es chelou, un peu.
- Mais non, ça sent le vécu, dis-je en reniflant un livre à plein nez.
- Bah justement ! Comme les vieux ! dit il en riant.

Je lui lançais un regard faussement blasé, avec un petit sourire que je m'efforçais de retenir.

On passais ainsi le reste de l'après midi à feuilleter ces antiquités, pendant que mes filles jouaient avec Marwa dans leur chambre. Je l'avais invité à venir passer la journée à la maison pour leur plus grand bonheur à toutes les trois. Depuis que Nabil leur avait ramené à chacune un petit service de dînette, elles ne quittaient plus leur chambre !

- Regarde ! m'écriais-je. Ce magazine est encore plus vieux que toi !

Je montrais à Nabil un numéro de Paris Match datant de 1985.

- Comment tu sais ? demanda t il en levant un sourcil, intrigué.
- J'ai vu ta carte d'identité la fois où tu as dormis chez moi... Alexandre, dis-je avec un sourire.

Il tourna sa tête vers moi en clignant des yeux. Son expression me fit éclater de rire.

- Pffff, c'est même plus drôle à force wallah, dit il l'air blasé. Mais vas-y, sors ta vanne pour voir.
- Roh, y'a pas de vanne !

Il me regardait en levant les sourcils.

Bah tant mieux, j'allais te hagar fort, là !
- T'es trop susceptible ! dis-je en levant les yeux au ciel.

Je lui donnais un coup d'épaule qui ne le fit pas bouger d'un iota. On aurait dit que je venait de me cogner contre une statue de marbre.

- Aie, mais t'es tout dur ! dis-je en me frottant l'épaule.

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant