J'me dirige vers La Mecque

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Diana

J'étais assise dans la voiture à côté de Nabil. Je l'avais appelé pour qu'il vienne me chercher en cours. J'avais très mal et la douleur m'avait lancé pratiquement toute la journée.

- On va à l'hôpital, voir si ton médecin bosse aujourd'hui, me dit Nabil, les yeux rivés sur la route.
- Non, je suis fatiguée, dis-je en me frottant les yeux. Je veux rentrer à la maison.
- Dina, le médecin a dit que si t'avais mal tu devais retourner le voir ! s'énerva mon ami.
- Ça fait plus d'une semaine que j'ai mal, ça me lance et ça s'arrête. Je dois juste me reposer un peu et ça ira mieux.
- Attends, ça fait une semaine que t'as mal et tu me l'dis que maintenant ?!

Nabil me regardait, la mâchoire serrée, une veine palpitant dangereusement dans son cou. Il était hors de lui.

- Pourquoi tu joues avec ta santé comme ça, putain ?! s'écria-t-il tout a coup, me faisant sursauter. Un mois de coma ça t'as pas suffit ?!
- Ne t'énerves pas contre moi, s'il te plaît, gemissais-je en me tenant la tête. Je suis fatiguée...
- Je suis pas énervé ! grogna-t-il.
- Si tu es énervé ! Et j'ai vraiment pas besoin de me disputer avec toi en ce moment ! répondis-je en m'emportant. Je suis fatiguée, Nabil ! J'ai juste envie de terminer mon année, d'obtenir mon diplôme et de me barrer d'ici !

Un silence vibrant nous enveloppa, entrecoupé de mes reniflements incessants. Nabil était figé face à la route et conduisait comme un automate, la bouche légèrement entre ouverte. Je lachais un profond soupir et appyais ma tête contre la vitre froide, les yeux fermés.

- Tu repars au bled...? demanda Nabil d'une petite voix.

Je rouvris les yeux et tournais ma tête vers lui. Il avait les sourcils froncés, le regard concentré droit devant lui.

- Je sais pas encore... répondis-je.

Je le vis soupirer et se laisser aller contre son siège. Il braqua vers la droite et arrêta la voiture sur la bande d'arrêt d'urgence en mettant les warnings. Puis il lâcha le volant, ses bras retombant mollement sur ses cuisses.

- J'savais que tu finirai par y retourner, me dit-il le regard baissé.

Je ne répondis rien. Je m'en voulais de ne pas lui avoir dis plus tôt. Je voulais le ménager et finalement j'avais craqué au pire moment.

- Mais j'pensais que... maintenant que Tarik était pas là... tu resterais avec nous...

Ce fut à mon tour de pousser un profond soupir. Je ne savais plus où j'en étais.

- Là j'tiens l'coup parceque t'es là, me dit-il droit dans les yeux. Mais si tu pars... vas-y, j'veux même pas y penser, ajouta-t-il en secouant la tête.

Je posais une main sur son bras.

- Ne te raccroche pas aux gens Nabil, je te l'ai déjà dis. Les hommes ne sont pas éternels, et tous les gens qu'on rencontre ne restent pas forcément dans nos vie. Regarde Kais, dis-je les larmes aux yeux. Regarde ton amie avec qui tu vivait, regarde Tarik...
- Vas-y, commence pas, soupira-t-il en détournant le regard, les yeux rouge.
- Parfois les chemins se séparent et il faut l'accepter.
- Dis pas ça...
- C'est les aléas de la vie, Nabil.
- Arrête ! dit-il en se tournant brusquement vers moi. Toi c'est pas pareil !

Je baissais les yeux.

- En plus tu parle de ça normal, en mode tu t'en bats les couilles de nous ! Des grands "ouais, ma3lich c'est la vie" ! Wesh, ton gelb il a prit une balle, ça y est tu ressent plus rien ?!

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant