J'fly, j'fly, j'fly

3.2K 165 132
                                    

Tarik

- Il dort ?
- Oui regarde, ses yeux ils sont fermés...
- Mais peut-être juste il fait semblant.
- Parle fort, comme ça il se réveille !
- D'accord... LALALALALALALALA !!! Oh ça y est, il ouvre ses yeux !

J'ouvre les yeux, les sourcils froncés au max. Au dessus de moi j'vois deux p'tites têtes qui me regardent. Je tire sur la couverture et me cache en dessous en grognant.

- Oh non ! Il reva dormir !
- Reveille toi, Monsieur Tarik, c'est le jour !

J'réponds pas. Si j'fais comme si elles existaient pas, peut être qu'elles vont partir. Puis derrière j'entends la voix de leur mère qui est en train de leur gueuler dessus en chuchotant.

- Rayhan, Bayan !!! Laissez le dormir j'ai dis ! Et dépêchez vous on est en retard déjà !
- Mais pourquoi lui il a le droit de dormir longtemps ? C'est pas juste !
- Parce que ! Aller, aller !

J'entends leurs pieds qui s'éloignent et la porte qui se referme. Je me rendors.

Je me réveille. La lumière me pique les yeux. Tout est silencieux autour de moi, j'crois Dina est parti amener les tipeus à l'école. Je suis allongé sur le canapé et j'suis ienb. Ça faisait longtemps que j'avais pas aussi bien dormis malgré mon jean qui m'a gratté l'cul toute la night. J'allais pas dormir en calbute quand-même, j'ai un minimum de respect. D'habitude j'suis pas très à l'aise chez les gens, mais là je crois que j'étais tellement crevé que mon cerveau il a pas fait la diff' entre mon lit et le canapé de Dina. Je prends mon tel pour voir l'heure, c'est 8h30.

Je repense à la soirée d'hier. Je suis passé par toutes les émotions imaginables. Pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment eu peur pour mon reuf. Il avait sauté. Il l'avait fait putain. Je l'en aurai jamais cru capable...

Quand Dina m'avait appelé pour me dire qu'il était chez elle, je l'ai pas cru au début. Puis je suis arrivé chez elle, et je suis parti voir mon reuf dans la chambre. Je l'avais trouvé endormi dans son lit. C'est juste à ce moment là que j'ai pu souffler. En sah j'étais à deux doigt de lui en coller une pour toute la misère qu'il m'avait fait ces trois derniers jours. Mais voir sa p'tite gueule d'ange dormir à fait envoler toute ma colère. Je me suis assis à côté de lui, et j'ai embrassé sa grosse tête. Il était propre comme un sous neuf, et coiffé. Direct j'ai remarqué qu'il portait des sapes qui n'étaient pas les siennes. J'ai compris qu'il avait pris sa douche, et qu'il avait sûrement pas fait ça tout seul. C'est à ce moment là, précisément, que j'ai commencé à avoir de l'estime pour Dina. Je déteste devoir quelque chose à quelqu'un, mais je préférai que ce soit elle plutôt qu'un autre. Elle avait pris soin de lui, l'avait lavé, soigné... et l'avait même fait dormir dans son propre lit. Tout ça sans poser de question. Une hospitalité à l'algérienne. Sacrée femme en tout cas...

Je décide de m'lever. J'dois nashave rapidement avant que les gars en bas s'reveille. J'prefere que personne sache que j'ai passé la nuit ici, sinon va y avoir v'la des rumeurs gênantes. C'est pas que j'ai peur, mais si j'peux éviter les problèmes... J'passe devant le balcon du salon et je vois les sapes de mon frère étendues au soleil. Son foutu sweat orange là, son pantalon et son tee-shirt. Miskina, elle a même lavé ses chaussettes et son boxer...

La porte de sa chambre est fermée, sûrement que mon frère dort encore. Il va pas se réveiller de si tôt. Je rentre direct dans la salle de bain pour prendre une douche parce que j'sent le coyote.

Je prends du savon et du shampoing, j'fais comme chez moi. Hier aussi, je me suis pas gêné pour aller bouffer dans la cuisine. J'avais une dalle du tur-fu. Mais j'ai rien trouvé à me mettre sous la dent à part un paquet de choco et un fond de jus que j'ai fini à moi tout seul comme un frustré. Y avait deux yaourts dans le frigo aussi mais j'ai ahchem de les finir. Ça se voyait elle les avait gardé pour les tipeus. J'crois elle a pas un rond. Sa cuisine elle est vide, et moi j'arrive et j'ratisse les placards. J'irai lui faire quelques courses plus tard. C'est la moindre des choses.

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant