Un peu trop Corsé

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Tarik

Je me réveille en sursaut. Je met instinctivement ma main sur mon corazon qui bombarde à toute vitesse. Je suis trempé de sueur, j'ai la respiration qui s'affole. C'était quoi ça, putain ? À chaque cauchemar que j'fais, j'me dis que j'peux pas faire pire. Mais la fois d'après j'en fais un nouveau qui nique tous les stats. Mais sah celui là il était vraiment horrible.

Je me lève et j'vais dans la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage. Ma gueule dans le miroir me fait peur. On dirait un cadavre. J'ai les pupilles dilatées, le teint pâle. En vrai je suis mort de peur. Je passe vite fait sous la douche pour me rafraîchir.

De retour dans la chambre, il fait encore nuit dehors. Je chek mon tel : il est presque 6h. Ça vaut pas le coup de me rendormir maintenant. Je vais aller courir un peu plutôt. Je regarde mon reuf dormir, ca lui ferait pas de mal lui non plus. Je jette mon coussin sur lui.

- Lève toi, Nab !

Il remet la couette sur la teté et se rendort. Je le secoue mais il repond par un grognement. Ma patience est mise à rude épreuve, zebi.

- Viens on va courir un peu, faut que tu récupère là !
- C'est trop tôt...
- Tu dormira en revenant, aller !

Les deux premières semaines ont été les pires. Quand mon père l'a vu il a direct compris. En même temps c'était pas compliqué à piger. Le mec il est mou comme un chewing-gum, il dort h24, il mange une fois quand ça lui chante... Bref la grosse merde quoi. Mais là depuis quelques jours, ça va mieux. Merci Baba.

Flashback - quelques jours plus tôt

Je suis assis sur une chaise en plastique dans le jardin en train de fumer. Je profite d'un peu de soleil et de chaleur de cette fin de novembre.

- Passe moi ton tel, me fait mon reuf.

Il a passé sa tête par la porte-fenêtre. C'est la première fois qu'il met son gros nez dehors depuis qu'on est al. D'habitude il est enfermé dans la chambre, couché sur le lit à fixer l'plafond. Et quand il en a marre, il change de de position et c'est tout.

Sarah se plie en quatre pour lui. Je lui ai raconté ce qui s'est passé avec Nabil, sans entrer dans les détails bien sûr. Elle a essayé de parle avec lui, mais il en a rien à foutre. Elle lui ramène même son repas dans sa chambre. Lui il est toujours aussi mou. L'autre jour, bessif pour qu'il aille prendre sa che-dou. Il était resté une semaine avec les fringues de Dina, jusqu'à qu'il a commencé à sentir le mouton, wesh. Wallah faut pas abuser, je dors dans la même chambre et je pouvais plus entrer sans une pince à linge sur le zen.

Baba a pas encore gueulé mais je sens que la situation commence sérieusement à lui casser les klewis. Tout comme moi d'ailleurs...

- Enfin tu sors ? je lui fais, de mauvaise humeur. Inspire, inspire à fond pour faire le plein d'oxygène, comme ça tu pourras p't'etre tenir encore un mois complet sans respirer, je dis, blasé.

Il soupire. Il fait que ça en se moment c'est abusé.

- Passe ton tél, steuplais.
- Pour appeler qui, déjà ?
- Dina...

Je tourne la tête pour le regarder. C'est la première fois qu'il me parle d'elle depuis qu'on est là. J'ai cru qu'il l'avait oublié.

- Tu crois qu'elle se souvient que t'existe ? je fais en levant un sourcil, mon pet' à la bouche.

Je dis ca alors que je sait pertinament qu'elle l'a pas oublié. Elle m'écrit tous les jours pour me demander des nouvelles de mon reuf alors que lui a aucun moment il l'a appelé. Il me fait un scarface du turfu mais j'en ai rien à fourtre. J'essaie de le secouer pour qu'il réagisse.

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant