Dans la salle du temps

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Diana

J'ouvrai la porte.

- Nabil...

Nabil était debout devant moi. J'étais tellement choquée que des larmes vinrent me brûler les yeux. Je l'observais, incapable de bouger. Il s'avança alors d'un pas vacillant et posa lourdement sa tête sur mon épaule, les bras ballants. Je ressentais toute sa détresse et mon coeur se brisa. Et, dans un reflexe maternelle, je le serrais dans mes bras. J'étais tellement heureuse qu'il soit sain et sauf. Mais la joie fût de courte durée.

Je me dépêchais de le tirer à l'intérieur et refermais aussitôt la porte derrière lui. Il se laissa faire sans broncher. A la lumière de mon salon je pu enfin distinguer ses traits. Je n'avais jamais vu Nabil ainsi. Son visage était pâle et aminci. Des cernes sombres entouraient ses yeux. Et mon Dieu... son regard était comme éteint... Il avait peine à tenir debout. Son corps se balançait dangereusement de droite à gauche tandis qu'il essayait de maintenir son équilibre. Peu à peu, une forte odeur envahis la pièce. C'était un mélange d'alcool, de drogue et d'humidité. Il empestait le chien mouillé, littéralement. Alors seulement, je remarquais que ses vêtements étaient totalement trempés. Ses cheveux aussi étaient mouillés et emmêlés, retenus sur sa tête par sa capuche. Mais que c'était il donc passé ?

Je ne pouvais pas le laisser ainsi une seconde de plus. Je le poussais lentement devant moi et le fit entrer dans la douche.

- Nabil, prend un bon bain, ça va te faire du bien, dis-je avec douceur.

Il tituba sans un mot jusqu'à la baignoire en s'accrochant à tout ce qu'il pouvait. Je le laissais se déshabiller et sorti de la salle de bain.

Je me dirigeais vers ma chambre et décidais de changer les draps de mon lit. Il y passera la nuit ce soir. Quant à moi, je dormirais avec mes filles dans la chambre d'à côté. Il était épuisé et il avait besoin d'une bonne nuit de sommeil dans un vrai lit...Tout à coup, j'entendis un grand bruit sourd qui me fit sursauter.

J'accourais à la salle de bain et frappais à la porte.

- Nabil ! Nabil, tu vas bien ?!

Je n'eut aucune réponse. Mon Dieu que devais je faire ? J'ouvris la porte et risquais un regard à l'intérieur. Je découvris mon ami étalé au fond de la baignoire, les jambes par dessus. Par chance il n'avait pas encore eu le temps de retirer son pantalon. J'entrais dans la salle de bain et me dépêchais de l'aider à se relever.

- Tu n'as rien de cassé ? demandais je avec inquiétude.

Il ne répondit rien, l'air complètement déboussolé. Il était évident que dans l'état où il était il ne pourrait rien faire, c'est à peine si il pouvait différencier le côté chaud ou froid du robinet. Je ne sais même pas si il avait conscience de ce qu'il faisait ni même d'où il était. C'était d'ailleurs un véritable miracle qu'il soit arrivé jusqu'ici en un seul morceau ! D'ailleurs d'où venait-il ? Qu'avait il fait durant ces derniers jours ? Pourquoi était revenu complètement trempé ? Je mis toutes ces questions dans un coin de ma tête. En attendant, mon ami était venu frapper à ma porte. Et je comptais bien lui apporter mon aide.

Je remontais mes manches, et me décidais à lui prendre son bain. J'espérais juste qu'il soit suffisamment groggy pour ne pas se souvenir de ce moment gênant pour moi et humiliant pour lui.

Je le fis asseoir et retroussais son pantalon jusqu'à ses genoux. Il prendra sa douche avec, tant pis. Je ne pouvais pas le mettre en caleçon tout de même, c'était complètement indécent, malgré toute l'amitié que j'avais pour lui. Je me levais pour aller chercher une serviette propre dans le placard près du lavabo. En revenant vers lui, il n'avait pas bougé. Il était toujours assis et se tenait aux rebords de la baignoire. Il avait retiré son sweat et son tee-shirt et je remarquais quelques bleus sur son torse et ses bras. Je fronça les sourcils en voyant que ses mains aussi étaient pleines d'égratignures et de plaies, comme si il avait frappé dans quelque chose. Mais je ne dis rien, ce n'était pas le moment. Il avait la tête baissée et le regard de quelqu'un qui revenait de loin...

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant