Sourire nous va à merveille

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"Aujourd'hui j'ai mangé à ma faim et j'ai remercié le bon Dieu pour ça
Aujourd'hui j'ai regardé le ciel et j'ai remercié le bon Dieu de me permettre de voir
Aujourd'hui j'ai été aimé et j'ai remercié le bon Dieu pour cet amour
Aujourd'hui j'ai été courir un peu et j'ai remercié le bon Dieu de me permettre l'usage de mes jambes
Aujourd'hui j'ai remercié  le bon Dieu d'être libre (même si c'est un bien grand mot)
Aujourd'hui j'ai remercié le bon Dieu pour les sourires sur les visages de ceux qui j'aime
Ce soir je m'endormirai sous mon toit, dans un lit chaud, et je remercierai le bon Dieu pour ça
Et aujourd'hui j'ai apprécié chacun de ces privilèges, car demain rien n'est sûr
Et demain j'espère que j'aurai la même pensée, la même reconnaissance, la même conscience que ces normalités du quotidien sont des privilèges."

N.O.S. (03/2018)


Diana

J'avais gardé le petit bout de papier que m'avait donné Tarik il y a de cela un mois, lorsque nous nous étions vu au tribunal. Je l'avais glissé dans mon porte monnaie, à côté de ma carte d'identité. Je n'étais pas allé le voir en prison. Pas encore.

Je venais de terminer une semaine intensive d'examens, et j'avais profité d'un week-end pour aller passer du temps en Algérie, auprès de ma famille. J'avais besoin de me ressourcer. Mais surtout j'avais besoin de réfléchir à tête reposée de ce que je ferai a la fin de l'année.

J'étais venu en France dans l'unique but de faire des études. Et une fois mon diplôme obtenu, je devais retourner en Algérie. Seulement voilà, rien ne s'était vraiment passé comme prévu.

J'avais rencontré Tarik, j'en étais tombée amoureuse. Et je ne pensais pas que cette rencontre allait remettre tout mes projets en question.

Mais aujourd'hui, Tarik était en prison pour une très longue peine. Et je devais faire un choix : retourner en Algérie comme c'était prévu depuis le début, ou rester à Paris.

Bien sûr dans les deux cas, j'avais décidé de l'attendre. Car à présent, je ne voyais plus mon avenir sans lui. Mais je devais décider de l'endroit où je passerai les dix prochaines années. En France, auprès de lui, de Nabil et de tous mes amis. Ou bien en Algérie auprès de mon père.

Je passais donc un week-end chez mes parents à Alger.

J'avais revu mon père. Et son état avait décliné depuis l'été dernier. Il ne marchais presque plus, se déplaçant en fauteuil la plupart du temps. Grâce à Dieu, il se souvenait encore de moi, de nous tous. Mais c'était devenu très difficile de converser avec lui.

Il me manquait terriblement malgré qu'il soit là. J'avais l'impression qu'il s'estompait au fil des jours, ne laissant derrière lui qu'un corps fatigué et vide. C'était difficile. Mais j'avais décidé de garder le sourire jusqu'à la fin. La vie était trop courte pour la passer dans l'angoisse. De toute manière, nous ne savions pas ce que l'avenir nous réservait, alors autant profiter de chaque instant.

J'avais parlé à ma mère de mon dilemme. J'estimais qu'en l'absence de mon père, elle était la plus légitime à me donner des conseils. J'avais besoin de son avis sur ma situation.

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant