Du L, du V et du G

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Diana

Aéroport Houari Boumediene (Alger, Algérie)- 6 ans plus tôt

Je courais en direction de la salle d'embarquement en traînant derrière moi ma petite valise à roulette, mon voile au vent.

J'étais encore une fois en retard, j'avais pourtant mis mon réveil mais je ne l'avais même pas entendu sonner. Il faut dire que je m'étais couchée tard la veille. J'avais tissé 3 petits bracelets, un pour chacune de mes filles et un autre pour moi même. Je leur avais expliqué qu'il s'agissait de bracelet "connectés". Il suffisait qu'elles fasse un bisou sur leur bracelet lorsqu'elles penseraient à moi, et moi je recevrai leur bisous sur le mien, de l'autre côté de la Méditerranée. Elles avaient vraiment beaucoup aimé l'idée, et bien que je ne m'absentais qu'une semaine, je partais le cœur lourd. Je n'avais jamais été séparée de mes enfants aussi longtemps...

Au matin, je m'étais levée 1 h trop tard et j'étais partie en catastrophe, oubliant le chargeur de mon téléphone dans la foulée. J'espérais juste qu'il resterait assez de batterie pour appeler ma mère avant le décollage.

Je courais donc dans l'aéroport, mon précieux petit bracelet au poignet.

J'arrivais enfin, toute rouge et essoufflée jusqu'au guichet et tandis mon passeport.

- Eywa, grib ma lhaktich ! ( Eh ben, vous avez faillis pas arriver attend !) dit l'homme au guichet en riant. Puis il détacha le pass et me rendis mon passeport et mon billet. Bon voyage, madame !

Je lui rendis son sourire et m'engouffra sans attendre dans le tunnel suspendu qui menait à l'avion.

- Bonjour Madame et bon voyage ! m'accueilli une élégante hôtesse.

Je montais à bord de l'appareil et me frayais un chemin parmi les voyageurs qui s'installaient à leur siège.

Rang 22, siège C... rang 22... ah !

Mais arrivée à ma place, je découvris qu'elle était occupée par un jeune homme qui leva les yeux vers moi, surpris.

- Excusez-moi, mais vous êtes assis à ma place, lui dis-je en lui montrant mon billet.

Le jeune homme y jeta un œil puis il me tendit le sien.

- Non, c'est bien ma place, regardez.

"Rang 22, siège C"

J'étais complètement prise au dépourvu. Une femme âgée assise juste derrière pouffa.

- C'est toujours pareil avec cette compagnie. Il n'y a pas un vol sans problème !
- Bienvenu sur Couscous Air ! rétorqua son voisin.

Un steward au crâne dégarni arriva à notre niveau.

- Madame, ne restez pas en plein milieu du couloir et installez-vous a votre siège je vous prie, dit-il d'air autoritaire.

- J'aimerai bien, mais il y a un problème. Ce monsieur et moi avons le même siège. On fait comment, je m'assois sur ses genoux ?

Certains passagers qui avaient suivis la conversation éclatèrent de rire. L'homme de l'équipage vérifia rapidement et ne pu que constater le problème.

- Bon ne bougez pas, je vais vérifier si il reste un fauteuil vide, dit il. Puis il s'éloigna en marmonnant un "dima kayn mechkel" (Il y a toujours un problème), ce qui me fit sourire.

Moi j'étais plutôt habituée aux imprévus.

Je suis restée planté là à attendre. Puis le steward revint au bout de ce qui m'a semblé être une éternité.

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant