Épilogue
Je marchais dans les couloirs de l'hôpital vêtue de ma magnifique robe blanche. Hajar me suivait en soulevant ma traîne pour éviter qu'elle se salisse.
Quelques regards surpris et admiratifs se retournaient sur notre passage. Tarik était lui aussi avec moi, ainsi que ma mère et Youcef, tous en costume et robe de fête. Nous traversons tous les cinq le couloir en direction de la chambre 112.
Lorsque j'entrais et que mon père me vis, ses yeux s'ecarquillerent de surprise. Non il ne m'avait pas oublié, et un sourire émue illumina son visage.
Je m'assis près de lui sur le lit et je pris sa main dans la mienne avant de la poser sur mon visage. Tout autour de nous il n'y avait pas un bruit. Personne n'osait parler. C'était un moment qui appartenait au silence. Un silence profond et solennel.
Mon père avait les yeux remplis de larme et de fierté. Aucun mot n'était assez puissant pour exprimer ce que je ressentais. J'avais encore tant à lui dire, mais du temps je n'en avais pas.
Je voulais revenir en arrière, là où le destin n'était pas encore scellé. Là où tout était encore possible et où il nous était encore permis de rêver ensemble à un avenir radieux. J'étais redevenue la petite fille à la fois si espiègle et sensible. Celle qui avait encore tellement besoin de son père, car c'était tout ce qu'elle avait.
- Je t'aime, mon papa chéri, lui dis-je les joues humide.
- Moi aussi, ma petite princesse, répondit-il en fermant ses yeux pour chasser ses larmes. Et je suis fier de toi...•••
TarikLe soir même, j'entrais avec Dina dans de notre nouvel appart'. Sa mère avait décidé de garder les petites cette nuit pour qu'on puisse se retrouver tous les deux.
On n'avait pas tardé à la fête. Elle avait eu l'air super déçue que son père puisse pas venir, alors, en fin de soirée, je lui avais proposé de l'amener à l'hôpital. Je voulais que 3ammi voit sa fille dans sa robe blanche. C'était une bonne idée. Mais maintenant Dina est encore plus triste.
Pendant le trajet de l'hôpital jusqu'à la maison elle lâche pas un mot. Elle dit rien non plus en entrant dans l'appartement. Elle se contente de jeter un regard despi et elle traverse le couloir en silence avant d'aller directement dans la chambre.
Je reste un moment sans bouger, ne sachant pas trop quoi faire. Puis je ferme la porte derrière moi, j'enlève mes chaussure et je vais la rejoindre.
Je la trouve assise sur le lit double, la tête baissée. Elle est toujours dans sa robe blanche, elle a pas retiré ses chaussures ni même son voile. Ses yeux sont humides et des larmes roulent sur ses joues. C'est trop triste une mariée triste, zebi...
Je suis mal à l'aise. Comme toujours dans les moments pareils. Je sais pas quoi faire, j'ai l'impression d'être de trop. C'est notre première nuit ensemble et ça aurait dû être la plus belle de notre vie. Mais comment est-ce qu'elle pourrait être heureuse alors que son père est mourant ? J'ai mal au coeur pour elle, pour tout ce qu'elle a traversé. J'ai l'impression que les épreuves vont jamais se finir.
Mais c'est peut-être ça en faite. On doit se battre jusqu'à la fin. La vie c'est pas un long fleuve tranquille, c'est une mer déchaînée. Et nous on est coincé dans la tempête, alors soit on rame pour s'en sortir, soit on se laisse couler. Et hors de question de la laisser se noyer dans ses larmes.
Je m'avance doucement et je m'assois près d'elle. Je prends sa main dans la mienne et j'y dépose un baiser. Elle me fait un maigre sourire, mais c'est déjà ça. Je veux juste lui montrer qu'elle est pas toute seule. C'est tout ce que je peux faire.
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NANAnère (PNL)
RomansaPas facile d'élever seule ses enfants. Alors quand en plus il faut gérer son boulot et ses études à coté, c'est carrément mission impossible ! Mais Dina est déterminée à faire de son mieux pour pouvoir offrir le meilleur à ses filles. Quitte à s'oub...