J'ai envi d'rentrer à la maison

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Tarik

Je suis dans ma villa, sur la terrasse, allongé sur un hamac. Il fait chaud, y a du soleil et d'où je suis j'entends même le bruit des vagues qui meurent sur la plage. C'est le meilleur été de ma vie. Je plane tellement que j'ai même pas besoin de pétard. Je profite juste de la vie, et de ce qu'elle m'offre enfin. Je suis bien, là. Je suis tellement bien que je veux plus jamais que ça s'arrête. J'ai aucun soucis en tête. Juste une joie intense qui explose en moi comme un putains d'feu d'artifice. Alors c'est ça le bonheur ? Se sentir vivant, invincible... entier. Tout à coup j'vois un gosse passer en courant.

Wesh, c'est qui lui ? Je me redresse et je fronce les sourcils. Je suis pas surpris qu'un gamin que je connais ap cours sur ma terrasse par contre je suis surpris de pas savoir qui c'est. Et déjà pourquoi il est à poil ? Et là, une go sort de nul part et se met à lui courir derrière et lui criant dessus pour qu'il s'arrête. Mais wesh ? C'est un moulin chez oim ? Et comment ils sont entré même ?

- Tayem, reviens ici !

Je sens quelque chose tomber autour de mon cou. Je met la main : c'est un collier gravé : "Tayem". Attends... c'est mon... fils ? Je lève de nouveau la te-té pour mieux le regarder. C'est vrai qu'il me ressemble. Il a les même yeux, le même nez droit. Et elle alors, c'est ma meuf ? Wow bsahtek, igo. J'ai toujours su que je serai en ple-cou avec une une bombasse ! Nabil, regarde ça, connard ! Eh, j'suis refait, sah. La vie est belle putain. Je lâche un smile et je me rallonge, les bras derrière la tête. Pis j'entends un téléphone sonner, très loin. Je fronce les sourcils.

J'ouvre les yeux. C'est mon tel qui sonne. Merde. Je suis tellement déçus que je sens ma gorge se nouer. J'ai vraiment cru que c'était pour de vrai, que c'était réel. Mais c'était qu'un rêve... le rêve d'une vie qui m'appartient pas, mais que j'ai caressé quelques instants...

J'me redresse pour checker l'appelant. C'est Casper. J'ai le seum, il m'a arraché d'un rêve de ouf. Pour une fois que j'en faisais un, putain... Je répond.

- Ouais ?!
- Wesh ça fait 30 fois que j't'appelle, frère ! T'étais où ?
- Dans la chatte a ta grand-mère, batard ! j'gueule. J'dormais ! C'est 5h du mat', zebi, tu m'as pris pour un boulanger ou quoi ?!

J'étais mal viré. J'ai lâché ma haine sur lui. J'espère qu'il avait une sacrée bonne raison pour me casser les couille à une heure pareille !

- Mec, ils ont cramés le hanout de Masoud !

OK, c'était une bonne raison. Les derniers souvenirs de mon rêve se sont envolés...

- Les keufs sont sur le coups mais ils ont rien pour le moment. Personne à rien vu, à cause d'une panne d'électricité dans la rue...

Je m'assois et passe une main sur mon visage.

- Putain c'est quoi encore cette histoire...

J'le laisse me faire le topo sur la situation. Mais en fait il sait que tchi.

- C'est les Pyramides ? j'fais.
- Bah j'vois qu'eux...

Je raccroche. Je suis comme un fou ! A chaque coup ils rendent le double ces fils de putes. Pour le p'tit Kais, j'ai envoyé mes deux gros bras pour les bousculer un peu. Mais je leur ai bien dis de rien faire pour pas aggraver le plem-pro. Mais là c'est parti trop loin. Ils ont aucune limite, ces enculés. Puis je me rappel que Dina bosse là bas. Je passe une main sur mon visage. C'est pas que je m'inquiète, mais je veux juste avoir l'esprit tranquille. Je l'appel, tant pis pour l'heure. Faut que je sache si tout va bien.

NANAnère (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant