NANAnère (PNL)

Dans ta ce-fa

Tarik

On est le lendemain de l'accident et je suis dans le bureau de maître Larbi depuis presque deux heures. Je lui est expliqué toute la situation de A à Zebi. De la bagarre de Kais jusqu'à la course poursuite en mode Fast en Furious sur le périph'. J'ai jamais autant parlé de toute ma vie, j'ai même plus de salive tellement j'ai bavé. Je suis debout, en train de tourner en rond dans son bureau en marchant comme un boiteux. Il a une solution. Mais elle me plaît pas du tout.

- Tarik, assis-toi et écoute moi cinq minutes, il dit.

Je soupire et je m'assois sur un gros fauteuil en face de son bureau. Larbi, je le connais depuis des années. C'est un avocat bien rodé, la cinquantaine, cheveux poivre-sel. Il est d'origine tunisienne mais rien sur lui laisse penser qu'il est arabe, sauf son blaze. Et il le porte avec honneur. Je l'ai rencontré pour la première fois quand il m'ont coincé pour trafic de stup'. Et depuis on a fait un bout de chemin ensemble. Il m'a défendu sur tous les fronts. Souvent pour des histoires de baston... Il a de belles valeurs. Alors ouais depuis le temps, il a su gagner ma confiance et je le suivrais les yeux fermés. Mais là il m'en demande trop...

- Ça fait deux heures que j't'explique que j'ai un problème avec un flic et toi comme solution tu me propose... un flic, je répond froidement .
- Si tu me laissais t'expliquer, tu comprendrais où je veux en venir, Tarik.
- Vas-y, explique alors.

Sah, est-ce que j'ai une autre option ?

- C'est un très bon ami à moi, qu'il me dit. Tu peux lui faire confiance...
- "Confiance" et "flic", c'est deux mots que j'peux ap foutre ensemble, je râle.
- Et si je te disais qu'il est sur cette affaire depuis un moment ?
- Qu'est-ce tu m'raconte ? je fais en fronçant les sourcils.
- Il s'appelle Rani, c'est un policier très investi dans son travail. Récemment il m'a parlé d'une affaire sur laquelle il travaillait en toute discrétion. Il essayait de coincer un flic en préparant un dossier d'accusation bien rempli. Il m'a dit tout cela sans me donner beaucoup de détails, mais ça colle parfaitement avec ce que tu m'as raconté. Rani et toi vous avez le même ennemi, il dit en me regardant dans les yeux. Je pense que tu pourrais l'aider à monter ce dossier et à l'envoyer directement à la police des polices. C'est le moyen le plus sûr pour toi de mettre cet homme hors d'état de nuire. J'espère que tu as encore la voiture pour les preuves ?
- Ouais... elle est à la casse, chez un pote, je dis en passant une main sur mon visage d'un air fatigué.

Je ferme les yeux et je soupire. Je dois m'décider.

•••
Diana

Le lendemain même de ce terrible accident, Nabil m'avait ramené chez moi. J'avais été extrêmement soulagée de revoir mes enfants. Je les avais pris contre moi et serrée dans mes bras. Nabil avait expliqué vaguement la situation à khalti sans entrer dans les détails. Il avait dit que Tarik et moi avions eu un accident. J'avais perdu mon sac dans ma course et avec mon portables ainsi que quelques affaires.

J'avais passé les jours suivants dans l'angoisse. Bien que je m'étais remise physiquement de cette terriblement journée, mon moral lui, avait été touché.

Le reste des garçons avaient bien vite été mis au courant de la situation. Ils étaient venu me rendre visite chacun leur tour pour prendre de mes nouvelles, ce qui m'avait beaucoup touché. Je m'étais sentie soutenue. Mais par dessus tout, j'avais besoin du soutien de Tarik et de Nabil. Et curieusement aucun des deux n'était venu me voir. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait. J'avais l'impression d'être mise à l'écart et je n'aimais pas cela.