D'amour, de dattes... et de banane

1K 56 12
                                    

[•••]
Samedi 26 décembre.

16:37h

Nous étions dans la cours, les hommes faisaient du hataye (thé malien).

Quant à moi je prenais des photos, de mes fils qui ont bien bronzé, ils sont aussi noir que maman, maintenant.

Je regardais mon Monsieur discuter avec mes oncles, mon oncle lui propose du hataye, Ismaïl saisie le verre, je le prend en photo pile à ce moment là,
Je regarde la photo, trop belle.

« Anke, na an kina moula moxo bourou*. (Toi, ton mari tu l'aime trop).
- C'est interdit ? Dis-je en relevant la tête. C'est Mahady un de mes cousins qui me dit ça.
- Non. Il s'assoit à côté de moi. Mais faut faire doucement. »

Je fait la sourde oreille et m'éloigne un peu.

« Je pue ? Demande t'il.
- Non, mais elle s'éloigne par pudeur. Lui répond Zeynabou qui s'assoit à côté de lui. »

Enfaite ici, les voilées elles sont louches, je ne généralise pas, mais j'en ai vue qui parlent normal avec les hommes, qui les draguent. Elles embrassent même leurs mari, sur la bouche, devant les gens lors des événements, et d'après mes cousines, quand elles vont en boîte, bin y'a des voilées et c'est normal.

Des trucs qu'on ne verra pas en Europe quoi, enfaite dans les pays d'Afrique, le voile c'est plus culturel que spirituel depuis quelques années, à l'époque les voilées se comptaient sur les doigts d'une main, maintenant il y'en a par milliers mais malheureusement, le principe du hijab n'est pas encore assimilé, qu'Allah nous raffermisse.

Le pire c'est que je ne me suis pas énormément éloigné de mon cousin, j'ai mis la même distance que je mets avec les frères d'Ismaïl,

« T'es devenue bizarre. Dit t'il.
- Mdrr moi ? Demande ai-je.
- Ouais, depuis que tu t'es marié à ton Mauritanien t'a changé, on a tous dit ça.
- Alors, tant mieux. Conclu je. »

Mort de rire, la dernière fois que je les ai vue je devais avoir 14/15 ans et ils me parlent de changement comme si, ils m'avaient côtoyés tout les jours avant que je me marie.

« In digame gana an toro, dou doxoto an na yampi in maxa* (si mes paroles ton dérangé, {expression qui n'a pas de traduction} Pardonne moi.)
- Aucun soucis. Fini je par dire. »

Ishaq vient vers moi en pleurant cet enfant est redevenu chiant.

« Non, non, maman n'a pas ton temps. »

Mahady le prend dans ses bras, et mon fils se mets à hurler, j'étais choqué carrément.

Mon cousin me le tend donc, je lui prend des bras Ishaq, qui s'arrête de pleurer, à l'instant même où je le prend.
Un vrai comédien celui là.

« Eh, il m'aime pas ton fils hein.
- Mdrrr j'crois hein. Il lui tapote la couche, et Ishaq le regarde, puis détourne la tête. »

Aïe mon fils il est pas sociable aujourd'hui mdrrr, il a fini par s'endormir dans mes bras.
[•••]

23:52h

Bon, tout le monde dormaient, sauf moi, j'vous jure mes parents, mes beaux-parents, mon frère, mes copines, mes belles-sœurs, et même mes beaux-frères me manquent énormément..

C'est incroyable ! J'en peux plus, je suis pressée d'aller en France.

« Dors. Me dit Ismaïl, je lui tourne le dos, et ferme les yeux, Il se redresse. Attend, tu pleure ?
- Non.
- Si si, tu pleure. Tu pleure pourquoi ? Bon, ça ne sert à rien de nier, il le sait.
- Tout le monde me manque. Dit je. Il me retourne, face à lui.
- Tu pleure vraiment, en plus.
- Je pleure pas, mes yeux coulent tout seule.
- Arrête de pleurer. Tu veux rentrer ?
- Oui, je veux rentrer Ismaïl. Il se re allonge, et demeure silencieux un long moment.
- Viens, dans mes bras. »

LES BATTEMENTS DE MON CŒUR. -HafsatouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant