chapitre 52

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Une semaine après le drame de la maison de la plage, Jennifer Wyeth, la propriétaire, avait eu l’accord de la Police pour y retourner. Elle était oppressée à l’idée de revenir dans la maison où sa fille était morte. Un agent immobilier à qui elle voulait en confier la vente l’accompagnait. Elle devait lui faire la visite des lieux. Elle écrasa sa cigarette sur le sable et entra. Rien n’avait bougé dans la maison. Elle avait du mal à réaliser qu’un drame avait pu s’y produire. Elle fit le tour du rez-de-chaussée avec l’agent et le laissa prendre quelques photos et quelques notes. Jennifer en profita pour monter à l’étage. Elle entra dans la chambre de sa fille et fut surprise de voir le lit ouvert. Elle avait le souvenir que le lit était fait lorsqu’elle était venue récupérer des affaires.  Elle s’approcha et vit que les draps étaient maculés de sang. Elle eut un mouvement de recul. Des emballages et des bouteilles vides jonchaient le sol. « Quelqu’un est venu squatter la maison » pensa-t-elle. Elle sortit pour contrôler les deux autres chambres. Tout semblait être en place. Une bouffée de chaleur aussi subite que violente envahit tout son corps. Elle se sentit défaillir et dut s’appuyer contre un mur pour retrouver ses esprits. « Trop d’émotions ! » Pensa-t-elle.  Elle alla dans la salle de bain pour se rafraîchir. La vasque du lavabo était couverte de cheveux blonds. Elle en prit une poignée pour les observer. Une tache rouge vint les souiller. Elle releva la tête et vit son visage dans la glace. Pâle, ruisselante de sueurs, elle saignait du nez. La vue brouillée, le visage couvert de sang, elle sortit de la salle de bain en titubant et en appelant au secours. L’agent la vit arriver en haut des marches et se précipita vers elle. Jennifer le regarda, tendit les bras vers lui et bascula dans le vide en faisant un roulé-boulé dans l’escalier. L’agent essaya en vain d’amortir sa chute. Quand il essaya de la relever. Jennifer Wyeth ne respirait plus. Pris à son tour de panique, l’agent immobilier sortit de la maison pour appeler les secours. Quand la police arriva quelques minutes plus tard, l’homme agonisait sur le sable. Il eut juste le temps de les prévenir de ne pas entrer dans la maison et mourut.

Les prélèvements de la police scientifique révélaient que la maison était infectée par le virus X. Les autorités avaient imposé une zone d’exclusion d’1 km autour du site. Chaque centimètre carré de l’espace interdit était recouvert de neige carbonique.

Williams relisait les rapports de police. Les cheveux retrouvés dans la salle de bain appartenaient à Léa Greenberg. Le rapport concluait que l’adolescente était restée dans la maison pendant tout le temps des recherches en se camouflant dans un placard derrière des cartons. Williams avait été à moins d’un mètre d’elle à plusieurs reprises sans s’en apercevoir. Il n’arrivait pas croire ce qu’il lisait. Léa Greenberg avait joué à cache-cache avec lui. Elle était toujours en vie et avait quitté la maison. Il manipulait sur son ordinateur un simulateur qui lui montrait à quoi elle pouvait ressembler avec des cheveux courts. Il fallait que ce nouveau portrait soit transmis au plus vite. L’urgence de la situation l’imposait. Le danger que représentait Léa Greenberg grandissait un peu plus chaque jour.

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