Chapitre n°7

16 5 1
                                    

Roy Johns, le 45ème président des USA, entra dans la salle de crise de la Maison Blanche.
- Mesdames, Messieurs, restez assis. Demanda-t-il à ses collaborateurs, le visage tendu, en s'appuyant sur le bord de la table.
- Quel est le bilan de ces dernières heures ?
Henry Parrish, secrétaire à la sécurité intérieur, prit la parole.
- Mr le Président, nous sommes en présence de la plus grave pandémie grippale que le pays ait connu. Le premier cas identifié à l'hôpital Royal Lancaster daterait de 6 jours. La dernière estimation serait de plus de 25 000 victimes. La contagion s'est maintenant répandue dans tout le pays.
Sur un écran géant s'affichaient des points représentant les foyers de contamination : Philadelphie, Washington, New York, Dallas, Los Angeles et d'autres grandes villes dans tout le pays.
Le Président s'assit, balaya du regard l'assemblée et reprit.
- A quoi avons-nous affaire ?
Henry Parrish donna la parole au docteur Thomas Eakins, responsable du centre de virologie moléculaire de Dallas.
- Mr le Président, il est trop tôt pour le dire. Nous travaillons dessus jour et nuit. Nous pensons qu'un virus H5N1 aurait muté et se serait mélangé à un virus humain. Cette combinaison aurait donné naissance à un virus d'un nouveau type. Un nouveau virus contre lequel nos défenses immunitaires sont impuissantes. Ce virus humanisé a un taux de morbidité de presque 100%. »
Un brouhaha de stupeur agita la salle.
- Du calme s'il vous plait ! Tonna le Président.
- Continuez, docteur Eakins.
- Monsieur le Président, ce virus a 3 particularités :
- 1) Il s'avance masqué ou plus exactement il sait se rendre invisible comme un avion furtif. Il détruit les cellules avant même que l'organisme oppose la moindre réaction de défense.
- 2) Il agit très vite, à une vitesse à laquelle nous n'avons jamais été confrontés jusqu'ici, provoquant en moins de 4 heures des lésions irréversibles sur les principaux organes. Quand l'organisme se rend compte de l'agression, il n'y a plus rien à sauver. Les personnes infectées meurent quelques heures plus tard sans que nous ne puissions rien faire.
- 3) Ce virus se transmet très facilement par voie orale ou par simple contact.
Le brouhaha reprit. Le Président resta silencieux un moment puis demanda d'une voix blanche :
- Quelles sont nos options ?
Le docteur Eakins se redressa pour se donner une contenance.
- Nous avons, disons, une chance dans notre malheur qui nous frappe. Le virus se propage très vite et meurt aussi très vite avec ses victimes. Il marqua une pause.
- Monsieur le Président, je suggère un couvre-feu total de 72 heures dans tout le pays avec interdiction donnée à la population de sortir de chez elle pendant cette période. Je suggère aussi de fermer les frontières.
- Vous voulez arrêter l'activité du pays pendant 3 jours ? Demanda le Président abasourdi.
Le secrétaire au trésor lui coupa la parole :
-Vous rendez-vous compte que cette mesure, si elle était prise, coûterait des millions de dollars à l'économie américaine ?
- Monsieur, vous parlez de perte de millions de dollars et moi je vous parle de millions de vie. Reprit Eakins.
- Nous n'avons pas affaire à une simple grippe mais à une forme de peste hautement pathogène. Si nous ne prenons pas de mesures draconiennes maintenant alors nous aurons sur nos consciences la responsabilité de millions de morts. A la vitesse où la maladie se propage, j'estime que demain, un million de personnes seront touchées et dans une semaine peut-être 100 millions.
Le chiffre jeta un froid sur l'assemblée.

ToxiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant