Les chaînes d'information en continu suivaient 24H sur 24 l'évolution des évènements qui frappaient la ville de Lancaster. Le maire avait immédiatement alerté les autorités sanitaires après qu'on l'ait informé de la mort aussi foudroyante que mystérieuse de plus de 50 personnes en une journée. Dès le début de soirée, les rédactions s'étaient mobilisées en envoyant des cohortes de journalistes à Lancaster. Des directs avaient été organisés sur place. Des spécialistes se succédaient sur les plateaux pour donner leur version de la situation : on parlait d'attaque chimique par des terroristes, de super virus, de la colère de Dieu. Un compteur affichait en temps réel le nombre de morts. Au deuxième jour, on dénombrait plus de 1000 victimes, au troisième plus de 5000, dont de nombreux journalistes. Face à l'ampleur de la crise, les autorités fédérales décidèrent de mettre la ville en quarantaine. Un cordon sanitaire fut établit dans un rayon de 10 km et une zone de surveillance dans un rayon de 30 km. L'armée s'était rapidement déployée, renforcée par la garde nationale. La consigne était claire : personne de devait franchir le périmètre sous peine d'être immédiatement arrêté. Les responsables politiques multipliaient les messages pour inviter la population à rester chez elle. Les explications restaient floues et peu rassurantes. Le plan d'action de L'O.M.S sur les pandémies qui n'avait jamais encore été testé avait été déclenché : cordon sanitaire autour du foyer d'infection et administration massive d'antiviraux. Les journalistes piégés dans la zone de sécurité continuaient à envoyer leurs images. Des groupes de pillards avaient mis à sac de nombreux magasins et supermarchés. Des émeutes avaient éclaté dans certains quartiers de la ville provoquant des incendies. La ville sombrait dans le chaos. Et le compteur de Fox News, au terme du 6ème jour, indiquait plus de 25 000 victimes. Le président des États-Unis ne s'était toujours pas exprimé.
