chapitre 45

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Dans sa chambre, Léa était restée aux aguets toute la matinée. Personne n’était revenu dans sa drôle de prison. Elle avait pris le risque de regarder par la fenêtre à plusieurs reprises. La voiture de police était toujours là et deux policiers discutaient avec des badauds qui cherchaient sans doute à avoir des informations sur le drame de la maison de la plage. Une poussée de fièvre brutale l’obligea à retourner dans sa chambre. Plusieurs quintes de toux violentes finirent par l’achever. Elle somnola à moitié dans une sorte d’état second. La peur et la colère laissèrent place à un grand vide. Elle ne ressentait plus rien et n’avait plus envie de rien. Les bruits de la maison qui la faisaient sursauter jusqu’alors la laissaient maintenant complètement indifférentes. Elle n’avait plus la force de bouger. Seule la douleur physique était présente : mal à la tête, mal au dos, mal au ventre. A la tombée la nuit, la faim et la soif l’obligèrent à se lever. Elle dût faire des efforts qui lui parurent insurmontables pour descendre jusqu’à la cuisine. Elle ne prit cette fois aucune précaution pour ouvrir le réfrigérateur. La lumière éclaboussa la pièce. Elle prit ce qu’elle put trouver à boire et à manger et remonta difficilement dans la chambre. Son corps était parcouru de frissons et les douleurs étaient encore plus vives. Elle toussa à plusieurs reprises et cracha du sang. Elle but un peu de lait, se roula dans les couvertures et replongea dans un sommeil comateux.

ToxiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant