La nuit était sombre. Le vent soufflait légèrement. Léa était au milieu de l’océan, les vagues la ballotaient. Elle se laissait porter et se contentait de quelques mouvements pour se maintenir à flots. Sans savoir pourquoi, elle estima que c’était assez et revint vers le rivage. Elle sortit de l’eau et marcha nue en direction de la maison. A côté du feu qui continuait à crépiter, deux corps sans vie gisaient. Elle passa à côté sans s’en préoccuper et entra dans la maison. Dans le salon, avachie sur un canapé, une fille agonisait. Elle demandait de l’aide. Léa la regarda à peine. Son regard fit le tour de la pièce, elle cherchait des vêtements et il n’y en avait pas. Elle monta à l’étage et entra dans une chambre. Un des garçons s’y trouvait, allongé sur le lit, replié sur lui-même, le visage ensanglanté, mort. Elle le regarda un instant. Celui-là était innocent et ne lui avait rien fait. Pourtant, elle l’avait tué, simplement pour se venger des autres. Elle ne ressentait rien. Elle fouilla dans le placard. Il n’y avait qu’un bric-à-brac: un empilement de cartons, des combinaisons de surf, des vieilles chaussures de sport. L’espace était profond, elle tira sur les cintres mais ne trouva rien qui pouvait lui convenir. Elle alla dans la deuxième chambre. Posé sur un rocking chair, il y avait un sac de voyage dans lequel elle trouva les vêtements d’une des filles. Elle le vida et s’habilla.