Le parking, en cette fin de matinée, était déjà rempli. Léa le traversa en boîtant et entra dans le centre commercial. L’allée centrale bordée de boutiques et de restaurants amenait à un immense hall surplombé d’une verrière. Des ascenseurs et des escaliers mécaniques montaient aux différents étages de ce temple de la consommation où le modernisme côtoyait l’exotisme. Des centaines de clients déambulaient d’un magasin à un autre bercés par les annonces publicitaires et un fond musical insipide. Léa s’avançait sans savoir où elle allait. Les gens s’écartaient sur son passage en voyant son visage ensanglanté. Chacune de ses respirations était un souffle de mort. Le virus se dispersait partout et frappait indifféremment femmes, hommes et enfants. Une femme la reconnut et hurla son nom. Léa accéléra le pas. Des agents de sécurité la prirent en chasse. En les voyant arriver vers elle, Léa fit demi-tour et se précipita vers un escalier mécanique. Les agents la poursuivirent. En courant dans les traces de Léa, ils furent immédiatement infectés. Ils la sommèrent de s’arrêter. Pour seule réponse, Léa se mit à courir. L’un deux sortit son arme.
- Couchez -vous ! Hurla-t-il et il tira.
Les balles sifflèrent autour de Léa sans la toucher. Une vitrine explosa devant elle. Les détonations provoquèrent un mouvement de panique. La foule se regroupa, créant un écran entre les agents et Léa qui en profita pour s’échapper en entrant dans un magasin de vêtements.
Tom s’arrêta devant un barrage de police, descendit de sa moto et s’approcha des 3 policiers en faction qui bloquaient un des accès conduisant au centre commercial.
- Bonjour. Je dois me rendre au centre commercial. Dit-il sans retirer son casque.
- Bonjour. C’est impossible ! La zone est interdite au public. Vous ne pouvez pas rester là. Répondit le policier.
Tom toisa les 3 policiers.
- Je dois me rendre au centre commercial ! C’est une question de vie ou de mort. Insista-t-il
- Et moi, je vous demande de circuler ! Je vous répète que la zone est interdite. Dit le policier agacé en haussant la voix.
Tom leva la visière de son casque et s’approcha un peu plus des 3 policiers.
- Je suis désolé. Se contenta-t-il de dire. Je suis sincèrement désolé.
Les 3 policiers le regardèrent avec étonnement et le virent partir sans comprendre.
Tom remonta sur sa moto, démarra en trombe et s’arrêta à la première intersection. Il brancha son émetteur et écouta les échanges des fréquences de police.
Le QG mobile se dirigeait à pleine vitesse vers la zone où avait été signalée Léa.
- Commandant ! On nous signale des coups de feu dans le centre commercial de Carridge.
Williams écrasa sa cigarette rageusement.
- C’était quoi ?
- Léa Greenberg. Des agents de sécurité l’ont prise en chasse.
- Très bien ! Connectez toutes les caméras de surveillance du centre à nos écrans. Bloquez tous les accès. Personne ne doit sortir. Vous avez entendu ? Personne ! Combien de temps faut-il avant que les équipes d’intervention ne soient sur place ?
- Moins de 10 minutes.
- Très bien ! Et il ralluma une cigarette.
Les rideaux métalliques de protection s’abaissèrent sur les entrées du centre commercial. Des centaines de personnes étaient enfermées à l’intérieur. L’annonce de la fermeture du centre avait provoqué incompréhension et colère. La foule se massait vers les sorties et cherchait à avoir des explications. Les gens criaient, se bousculaient et cherchaient à sortir par n’importe quels moyens.
