Meade cligna des yeux. Il avait du mal à garder les paupières ouvertes. Sa tête était lourde et tout son corps était engourdi. Il rampa tant bien que mal jusqu'au lit, s'appuya dessus pour se relever. Tout tournait autour de lui. Il lui fallut un moment pour reprendre ses esprits. Il regarda autour de lui.
- Léa ! Pensa-t-il. Elle est partie.
Il chercha sa carte magnétique et sortit de la chambre en tirant Joseph avec lui. Il retira son casque et celui de Joseph. Il l'examina et constata qu'il était mort. La pendule indiquait 16h. Il avait perdu connaissance pendant 4 heures. En 4 heures, Léa avait pu contaminer un grand nombre de personnes. Il fallait la retrouver au plus vite. Il se précipita sur le téléphone pour appeler le chef de la sécurité. Il raccrocha. Il savait qu'il ne pouvait pas donner les raisons réelles du danger que Léa représentait, au risque de créer un mouvement de panique dans l'hôpital. Il appela la sécurité en présentant Léa comme une personne instable et dangereuse qu'il ne fallait approcher sous aucun prétexte. Les agents fouillèrent l'hôpital de fond en comble tout l'après-midi, sans succès. Tout le personnel fut interrogé. Aucun d'entre eux n'avait vu une personne qui correspondait à la description de Léa, sauf une infirmière qui pensait l'avoir aperçue dans un ascenseur.
Meade était assis derrière son bureau les yeux dans le vague. Le chef de la sécurité venait d'en sortir pour lui faire son dernier rapport. Pour lui, Léa s'était enfuie de l'hôpital. Meade prit 2 cachets d'aspirine. Son mal de tête ne passait pas. Il se résolut à appeler le docteur Eakins à Washington.
A l'écoute du récit de Meade, Eakins fut atterré.
- Mais comment avez-vous pu faire une chose pareille ? Dit-il d'une voix blanche. Eakins raccrocha sans laisser le temps à Meade de s'expliquer. Il avait compris l'extrême gravité de la situation et il fallait faire vite. Il contacta le secrétariat du Président pour obtenir immédiatement un rendez-vous. Le président était à un cocktail donné par la Maison Blanche en l'honneur de la Chancelière Allemande. Il s'apprêtait à prendre la parole lorsqu'un conseiller vint lui souffler quelques mots à l'oreille.
- Monsieur le Président le docteur Eakins me fait dire que le virus est à nouveau en liberté. Il veut vous voir tout de suite.
Roy Johns comprit ce que cela voulait dire. Il descendit de l'estrade, s'approcha de la Chancelière, s'excusa et quitta la salle au grand dam de l'assemblée qui bruissait d'étonnement et d'incompréhension.
Eakins se leva d'un bond quand le Président entra dans le salon attenant à la salle de réception.
- Laissez-nous ! Dit-il sèchement à son agent de sécurité.
- Que se passe-t-il, Eakins?
Eakins prit une grande respiration et fit d'une traite un exposé concis et précis de la situation. Johns était sous le choc.
- Comment avons-nous laissé faire ça ? Répéta-t-il plusieurs fois.
Eakins ne répondit pas. Il laissa passer la colère contenue du Président.
- Vous me dites qu'une fille de 16 ans a été kidnappée et emprisonnée pendant 2 mois, qu'elle est porteuse du Virus X, qu'elle peut le transmettre à tout moment et qu'elle n'est pas elle-même affectée par le virus. Vous me dites que cette fille.... comment s'appelle-t-elle déjà ?
- Léa Greenberg. Répondit Eakins.
- Vous me dites que cette Léa Greenberg est dans la nature et qu'elle peut déclencher à tout moment une nouvelle épidémie.
- Oui, Monsieur le Président.
Johns sortit son téléphone portable et composa le numéro du directeur du FBI.
- Hassam. Nous avons un problème. J'ai besoin de vous immédiatement.
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