chapitre 54

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Dans la salle de crise du FBI, Williams étudiait avec d’autres agents les documents collectés de ces dernières heures. Il manipulait son paquet de cigarettes. Son envie de fumer le déconcentrait et il savait qu’il devrait encore patienter longtemps avant de sortir de cette salle. Il y avait des centaines de témoignages à dépouiller. Williams avait l’impression que toute la Côte Ouest avait vu Léa Greenberg. Elle était partout à Los Angeles, à San Francisco, à San Diego. Partout et nulle part à la fois. De nouveaux agents venus de tout le pays avaient été mobilisés et aucune piste n’était négligée. Après la démission de Rocknell, Williams avait été chargé de coordonner toutes les actions de l’opération désormais appelée «Opération L.G ». Il était en prise directe avec le directeur du FBI à Washington en attendant l’arrivée d’un nouveau directeur régional et devait faire un compte-rendu heure par heure de la situation. Avant d’appeler Washington, il jeta un dernier coup d’œil à l’écran géant qui diffusait les news en continu. On ne parlait que de Léa Greenberg. Une simulation montrait le visage de la jeune adolescente avec les cheveux courts. Le portrait était associé à un triangle jaune avec une tête de mort et une information sans équivoque. « Léa Greenberg – dangereuse fugitive - porteuse d’un virus mortel. Défense absolue de l’approcher – danger de mort ». Un numéro d’appel d’urgence était donné pour collecter les informations susceptibles d’aider à son arrestation. Williams sortit une cigarette du paquet et la mit à sa bouche quand l’interphone sonna.

- Williams, j’écoute !

- Un appel des services de police d’Oceanside. Le pasteur Diaz prétend détenir Léa Greenberg. Je vous le passe ?

- Allez-y ! Williams se rapprocha du combiné et demanda le silence autour de lui.

- Pasteur Diaz, je vous écoute.

- Bonjour, je suis le pasteur Diaz de l’Eglise Sainte Marie à Oceanside. Une jeune fille s’est présentée à moi ce matin. Elle m’a dit qu’elle s’appelait Léa Greenberg et qu’elle voulait de l’aide.

- Bonjour, Pasteur Diaz, Agent Williams. Comment pouvez-vous être sûr que c’est Léa Greenberg ? Demanda Williams septique. Il avait déjà pris en ligne une demi-douzaine de personnes depuis le début de la matinée qui prétendaient avoir identifié Léa Greenberg.

- Je ne peux pas me tromper. C’est la même jeune fille que j’ai vue à la télévision. Répondit le pasteur un peu vexé qu’on remette en doute sa parole.

- Bien et où est-elle en ce moment ? reprit Williams impatient.

-  Je lui ai proposé de rester quelque temps dans notre église pour se reposer et se restaurer.

- Et ? Insista Williams.

- Et… Elle est dans une chambre où elle se repose. J’ai pris soin de fermer la porte à clé.

- Nom de Dieu ! Cria Williams en crachant sa cigarette

- Pardon ? reprit le pasteur surpris.

- Excusez-moi, pasteur Diaz, les mots ont dépassé ma pensée.

Surtout ne vous approchez pas d’elle. Nous envoyons immédiatement des équipes sur place.

- Monsieur, puis-je vous demander quelque chose ?

- Oui, pasteur Diaz. Williams s’agitait et faisait des signes à ces équipes pour qu’elles se mettent en action.

- Promettez-moi de ne pas lui faire de mal. Même si c’est un monstre, c’est aussi une enfant de Dieu. Dit le pasteur d’une voix doucereuse.

- Ne vous inquiétez pas, pasteur, nous lui ferons aucun mal. Je vous le promets. Merci, pasteur Diaz. Williams raccrocha.

Williams regarda une nouvelle fois le portrait de Léa sur l’écran géant. Pour la première fois depuis le début de l’affaire, il sourit. « Cette fois, pensa-t-il, tu ne t’en sortiras pas, Léa Greenberg. » La voix de l’agent le sortit de sa pensée.

- Le dispositif « interception » est en place, commandant Williams. Quelles sont vos consignes ?

- Vous l’arrêtez et si elle résiste, vous l’éliminez.

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