chapitre 44

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Léa Greenberg était devenue leur sujet principal des chaînes d’information en continu. Les débats se multipliaient sur les plateaux TV. Qui était Léa Greenberg ? Etait-elle une dangereuse terroriste comme le prétendait le gouvernement ou bien une mutante porteuse du Virus X comme l’avait présentée certains journalistes ? Qui étaient les membres de la secte « L’œil de Dieu » ?  Léa Greenberg en faisait-elle vraiment partie ? De quoi étaient morts les adolescents de San Clémente et pourquoi le gouvernement refusait de donner des informations sur le sujet ? Où était Léa Greenberg ? Et pourquoi, malgré les moyens déployés, on n’arrivait pas à la retrouver ? Léa Greenberg était-elle toujours en vie ? Le risque d’une nouvelle épidémie était-il à craindre ? Les « breaking news » s’enchaînaient avec de nouvelles informations qui renforçaient l’hypothèse de la « mutante. » Dans sa ferme isolée du nord du Montana, Tom Paterson suivait avec fébrilité les informations sur ce qui était devenu, pour les médias, « le mystère Léa Greenberg ».  La première fois qu’il avait vu apparaître le visage de Léa sur l’écran de son téléviseur, Tom avait reçu un choc et depuis, le visage de Léa l’obsédait. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi, ou plutôt, il le soupçonnait mais ne voulait pas se l’avouer. Ce n’est pas possible ! Se répétait-il en son for intérieur. Ce n’est pas possible! Les portraits robots avaient été remplacés par des photos que la famille Greenberg avait acceptées de donner. On voyait Léa souriante, tenant sa mère par l’épaule, l’été, devant un champ de blé. Il était difficile d’imaginer, en voyant ce portrait, que Léa puisse être une terroriste. La mère de Léa avait accordé une interview pour donner sa propre vision des choses. Elle n’acceptait plus les mensonges qu’on lui rapportait et affirmait que Léa ne pouvait pas être une terroriste. Elle le justifiait en disant que Léa avait grandi dans la foi chrétienne et qu’elle avait toujours été contre la violence. Tom ne croyait pas non plus à cette hypothèse improbable. Depuis 2 jours, il notait toutes les informations qui concernaient Léa Greenberg et s’était forgé sa propre conviction. Des impressions d’écran du visage de Léa étaient accrochées aux 4 coins du petit salon en désordre. Il ne les quittait pas des yeux. L’une d’elle était placée à côté d’une photo sur laquelle on pouvait le voir soigner un ourson blessé. Tom referma son carnet, glissa un revolver dans son holster, boucla son sac de voyage et sortit.

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