Only Angel - Tome 1 [H.S]

Chapitre 18 : Taken

*TW: violence/torture légère *

POV d'Angie

J'étais incapable de savoir combien de temps j'étais restée assise dans cette position, je ne sentais plus mes jambes à cause de la mauvaise circulation sanguine. Mes larmes avaient séché sur mes joues et je regrettais d'avoir pleuré autant car je ne sentais plus une goutte d'eau dans mon corps, ma bouche était sèche et mes lèvres gercées.

Je me relevai en position debout et je me retenus contre la porte pour calmer un vertige, ma tête tournait et je voyais des étoiles devant mes yeux. L'odeur de poussière et d'humidité persistait dans mes narines et le silence était angoissant, j'étais persuadée d'entendre des craquements et des soufflements. À moins que ce ne soit que mon imagination. Même si mes yeux s'étaient habitués au manque de luminosité la pièce restait extrêmement sombre.

Je fis quelques pas dans la pièce, longeant les murs comme si j'espérais trouver une ouverture secrète mais j'étais belle est bien prise au piège et la réalité de la situation me noua instantanément la poitrine. Ce n'était pas le moment de faire une crise d'angoisse, j'inspirai et expirai lentement pour me calmer, fermant les yeux quelques secondes pour oublier mon environnement. 

Mais c'était totalement inefficace.

« Laissez-moi sortir d'ici ! » criai-je comme si cela servirait à quelque chose.

Je savais pertinemment qu'Elijah n'allait pas m'entendre, et même si c'était le cas il me laisserait sûrement ici. Ce plan avait dû être bien réfléchi, il n'avait pas l'air d'avoir pris cette décision sur un coup de tête. Combien de temps allais-je rester enfermée ? Je devais rester lucide, Elijah n'allait pas me laisser mourir ici, il a besoin de moi vivante pour signer ce stupide contrat de succession.

Je finis par m'assoir sur la couchette du coin de la pièce, réfléchissant à tout ce qui venait d'arriver. Si avant le doute planait, j'étais maintenant certaine que l'argent de mon héritage allait être utilisé dans des affaires sales. Le souvenir de cette chambre de torture juste à côté me donnait encore la nausée, je me demandais si elle servait souvent, de quelles types d'informations les deux frères avaient-ils besoin qui nécessiteraient de les soutirer de cette façon ? Je devais absolument trouver le moyen de découvrir tout ce que mon mari me cachait, car être impliquée dans la criminalité était une toute autre affaire que de supporter sa violence quotidienne.

Mes pensés se dirigèrent soudainement vers Harry, je passai instinctivement mes doigts sur le tressage en cuire de son bracelet, il n'avait pas quitté mon poignet depuis qu'il me l'avait donné. Je me demandais si je lui manquais autant qu'il me manquait. Quand je fermais les yeux je pouvais presque sentir son toucher le long de mes bras lorsqu'il m'étreignait doucement, le souvenir de son souffle chaud contre mon oreille et l'humidité de ses lèvres qui se pressaient sur ma peau...

Harry m'avait dit qu'il m'aimait, et j'avais vu dans ses yeux à quel point il s'était ouvert à moi en me l'avouant, ses sentiments étaient sincères. Mais il était si jeune, du lait encore au coin de la bouche. Il devait vivre sa vie de jeune adulte et se découvrir, sans parler de son statut de pop star mondialement connue...

Mon départ était la meilleure chose qui puisse lui arriver, il ne peut pas rester amoureux d'une femme de mon âge, je l'aimais tellement aussi mais c'était égoïste de l'enchaîner avec moi, il mérite d'être heureux. Dans quelques mois, il sera passé à autre chose et son amour pour moi ne sera plus qu'un souvenir, et je serais si fière de le voir découvrir le monde et si heureuse pour lui qu'il s'épanouisse.

Malgré toute la bonne volonté du monde, mon cœur  me fit oublier ma raison, je ressentais le besoin douloureux de sentir sa présence à côté de moi. Je voulais viscéralement qu'il soit ici, me tenant dans ses bras et m'embrassant, qu'il me dise que tout irait bien et qu'il me fasse oublier à quel point ma vie était un désordre complet. Si je me concentrais assez c'est presque comme s'il était là et que l'odeur mentholé qui le caractérisait remplaçait celle de moisissure.