CHAPITRE DIX-SEPT

1.5K 140 147
                                    



CHAPITRE DIX—SEPT

_____________________

   D'un geste bref, presque imperceptible, sa main ébouriffe mes cheveux, avant de s'ôter de ma tête. Je continue de le regarder durant un instant, puis dévie finalement les yeux sur ce qui m'entoure. Avais—je vraiment besoin de cacher ma surprise en constatant que nous étions tout juste devant l'entrée de la forêt de la ville ? Toutefois, bien que complètement perdue, troublée et étonnée, je garde un tant soit peu de calme, me tournant doucement vers le noiraud.

Tu peux m'expliquer ce qu'on fait devant la forêt ? Parce que...je t'avoue ne pas comprendre, du tout. fis—je.

Le regard qu'il m'adresse suffit à me répondre, et je souffle bruyamment en croisant mes bras sur ma poitrine, me provoquant un lancement au niveau du poignet. Je fais abstraction de ça, alors que Livaï s'avance vers la forêt.

Non mais j'vais quand même pas te suivre dans la forêt ? m'exclamais—je à l'égard du jeune Ackerman qui poursuit sa route.

T'as qu'à rester planter là alors, mais ce serait stupide après tout le trajet que tu t'es tapé. rétorque—t—il en me lançant un furtif coup d'œil.

Une fois de plus, il n'avait pas tort. Surtout que je n'avais pas particulièrement envie de rester là, alors que je pouvais voir le ciel au—dessus de ma tête qui commençait peu à peu à se colorer des dernières onces de lumière du Soleil. Je me résigne donc à suivre Livaï, même si ça ne m'enchante guère. Ce dernier s'est déjà faufilé entre les grands arbres qui nous entourent, tandis que je me fais intérieurement violence pour ne pas penser à tous les scénarios d'horreurs qui se passe en forêt, et que je ne suis présentement pas l'un des personnages qui en est accoutument victime.

Rassures—moi, si un tueur en série venait à surgir avec une tronçonneuse, un couteau, ou encore une hache, tu saurais nous défendre, hein ? lâchais—je, alors que j'évite une branche imposante devant moi.

Seul un soupir me répondit, et je me retiens de l'imiter. Plus nous nous engouffrons dans la forêt qui semble être sans fin, plus je sens mon estomac me tortiller, témoignant le vide qui a besoin d'être comblé dans mon ventre. En outre, je commence sérieusement à avoir faim, alors que le Soleil n'est toujours pas couché. Enfin, ça, ce n'est qu'une question de temps.

On arrive bientôt ? demandais—je, perdant patience.

C'est sans grande surprise que le noiraud ne me répond pas. Ce qui, une fois de plus me fit soupirer. Je continue donc de suivre Livaï par dépit, ignorant complètement où ce dernier est en train de m'emmener. Mais surtout, en quoi pourquoi cela justifierait son absence de lundi. Au bout de quelques minutes, le jeune Ackerman s'arrête enfin dans sa marche, et je me presse pour aller à ses côtés.

On y est, lâche—t—il avec nonchalance.

Je pose mon regard sur ce qu'il fixe et hausse les sourcils en voyant une cabane en bois se tenir devant moi. Elle est plutôt moyenne en taille, mais semble tout de même grande à la fois. Le bois de l'extérieur est assez vieux et usé, néanmoins aucun quelconque débris, ou autre désordre n'encombre les alentours. Cependant je ne comprends toujours pas tout.

— Ok, une cabane. Un élément de plus qui concorde avec les scénarios typique d'horreur. fis—je avec sarcasme, décroisant mes bras pour brièvement désigner la cabane.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant