CHAPITRE VINGT-NEUF

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CHAPITRE VINGT—NEUF

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Je commençais sérieusement à douter de ce qui était le plus insupportable. Entendre mon père et ses associés parler affaires et toutes les choses incompréhensibles qui vont avec. Ou écouter Heather raconter les moindres anecdotes qu'elle juge intéressante de sa vie. J'aimerais me lever de ma chaise et aller m'enfermer dans ma chambre. Mais je suis condamnée à rester là, à supporter ma cousine vanter ses mérites et me rappeler à quelle point elle est meilleure que moi. J'en suis venue à me dire que mon père s'est bien gardé de ne pas préciser qu'Heather et sa famille serait là, de sorte à être totalement sûr que je viendrais.

Je lève la tête de mon assiette en même temps que celui assit en face de moi, et je croise le regard acier du jeune Ackerman. Ce dernier détourne les yeux vers la brune assise à ma droite pour écouter celle—ci entamer le sujet de la vie universitaire. Je retiens un soupir, sachant qu'elle va m'ajouter à la conversation par une gestion du genre...

Et toi, Haz ? me demande—t—elle, La fac, les cours, tout se passe bien ?

— Impec, répondis—je simplement, jouant avec le petit bout de viande dans mon assiette à l'aide de ma fourchette.

Mon ange, fit mon père, un brin de sévérité résonnant dans sa voix, tu pourrais être plus précise.

— Effectivement, renchérit ma cousine dans un mince rire, ton « impec », dit—elle en mimant les guillemets, n'est pas très explicite.

Je lance un coup d'œil à mon père dont le regard se fait inquisiteur, et m'incitant à prendre la parole. Je retiens un soupir, sachant pertinemment qu'elle n'en a rien à faire de tout ça à propos de moi.

— La fac est super et les cours se passent merveilleusement bien. Merci de t'en préoccuper, Heather. débitais—je, une once de sarcasme dans la voix.

Je lui adresse un rictus, alors qu'elle me dévisage longuement avant de finalement émettre un faible rire. Elle attrape sa coupe de champagne et en boit une gorgée, lançant un regard en coin dans ma direction.

Toujours avec le beau Jäeger ? reprend—elle ensuite, posant sa coupe sur la table.

Oui, je réponds dans un rire sans joie, et j'imagine que ça doit pas te réjouir. fis—je, alors qu'elle arque un sourcil en découpant sa viande.

Je vois pas pourquoi tu dis ça. elle réplique sur un ton qu'elle veut sûrement confus.

Tu vois très bien pourquoi je dis ça. je rétorque sérieusement, sans la quitter des yeux.

Elle se stoppe dans ses gestes, tournant la tête vers moi en arborant cet éternel air innocent qui ne la représente pas du tout si on la connaît bien. Ses sourcils s'arquent légèrement ensuite, et elle me lance un regard faussement rempli d'incompréhension.

En réalité, ce que je ne vois pas c'est pourquoi il t'a choisi toi. débite—t—elle, ses yeux désormais ancrés dans les miens.

Peut—être parce que toi, répliquais—je en me redressant, tu ne lui plaisais pas.

— N'importe quoi. dit—elle, balançant une mèche de ses cheveux dans son dos. Je plaisais à Eren autant qu'il me plaisait.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant