CHAPITRE QUARANTE-HUIT

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CHAPITRE QUARANTE—HUIT

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        Le son carillonnant de mon réveil résonne brutalement jusqu'à mes oreilles dans un bruit assourdissant qui fait renaître en moi cette violente envie de cogner ma tête contre le mur. D'une main maladroite, j'attrape l'appareil électronique qui n'est autre que mon téléphone, et éteint l'élément déclencheur qui est parvenu à me sortir de l'état de perte de conscience dans lequel j'ai miraculeusement réussie à tomber la veille. Ce n'était pas tâche aisée, compte tenu du fait que le départ de Livaï ne cessait de me torturer l'esprit. J'admets avoir un mal fou à concevoir à l'idée qu'il ne vit définitivement plus avec moi et que je me retrouve désormais seule, dans cette résidence qui ne m'a jamais semblé aussi vide qu'à l'heure actuelle. Dés mon emménagement, Livaï habitait déjà ici. Alors je n'ai pas pu expérimentée ce qui était prévu à l'initié, à savoir ; vivre seule.

Je crois n'avoir jamais été aussi reconnaissante et en colère à la fois vis à vis de quelque chose d'imprévu qui s'est soudainement produit au cours de ma vie. Dans la mesure où s'il n'y avait pas eu ce malentendu - jusqu'à présent irrésolu - nous n'aurions pas été forcés de cohabiter ensemble et je n'aurais pas eu à subir la douleur de le voir s'en aller sans que je n'y sois réellement préparée. Mais en contrepartie, on ne se serait pas rencontrés. Et même si d'une certaine part, cette circonstance me semble être la pire, je ne peux m'empêcher de me dire que si nous étions tous les deux restés de pauvres inconnus l'un pour l'autre, à ignorer l'existence de chacun, je ne m'en serai que mieux portée. Au lieu de quoi, l'impression que le monde s'est écroulé une seconde fois me torture douloureusement.

Durant le trajet du retour, j'ai fait preuve d'un silence presque alarmant. C'était à se demander si je n'avais pas mystérieusement perdue ma langue. Lorsqu'Hanji m'a demandé si ça allait et que Mike m'a lancé un regard depuis le rétroviseur alors que Nanaba se tournait vers moi, je me suis contentée de vaguement hausser les épaules en guise de réponse. Je m'étais questionnée sur l'état d'Isabel qui devait sans nul doute être approximativement similaire au mien. Elle et Furlan avaient fait la route ensemble et étaient rentrés de leur côtés après que nous ayons quittés l'aéroport. Alors être témoin de l'évolution des ressentis extérieurs de la sœur de cœur du jeune Ackerman m'était impossible. Bien que je pouvais facilement deviner qu'elle était aussi dévastée que moi.

Je repose nonchalamment mon portable sur la table de chevet, puis me retourne dans l'autre sens, sur mon flanc gauche. C'est vide. Sans surprise. Livaï n'allait pas subitement apparaître à mes côtés comme par magie. Si seulement. Mais je dois malheureusement me plier à la triste réalité qu'il n'est pas là et qu'il ne le sera plus. Je passe une main sur la place qu'il occupe habituellement et fixe avec peine l'espace désormais affreusement vide. Il me manque déjà. C'est horrible.

Réprimant un soupir, je me hisse lentement hors du lit après de longues minutes de réflexions peu pertinentes et prend connaissance de l'heure par le biais de mon téléphone. 8h36. Livaï a sûrement déjà dû atterrir, si ce n'est pas déjà fait. Je décide de prendre mon mal en patience et aller me préparer avant de lui envoyer un message. Le tout avec une lenteur et une absence de motivation presque inquiétante, dans la mesure où ce n'est pas vraiment mon genre, à l'exception près de quelques jours exclusifs.  

J'ouvre l'armoire en fixant le contenu de cette dernière avec ennui, puis rassemble un de mes jean et un t-shirt au hasard qui me semble appartenir à Livaï. Cela va de soi qu'il ait emporté avec lui la grande majorité de ses vêtements. Cependant, quelques uns n'ont pas été privilégiés à faire partie du voyage. Cela m'arrange comme ça me dérange. Pour l'heure, c'est le premier cas qui s'applique. Aussi pathétique que ça puisse être, je décide de le porter.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant