CHAPITRE TRENTE-CINQ

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CHAPITRE TRENTE—CINQ

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       Cela faisait déjà quatre semaines que j'avais rompue avec Eren, et une semaine que j'étais la « petite amie idéale » de Livaï. Du moins, j'essayais. La tâche peut se révéler complexe si on prend en compte le fait que ce garçon représente à lui seul une perfection idyllique, convoité par la quasi-totalité de la gente féminine de la fac. Cela s'est affirmé à de nombreuses reprises lors de nos moments improvisés en couple au sein du campus. Il faut croire que jouer la copine du jeune Ackerman m'a valu une grande majorité de regards peu sympathiques de la part de plusieurs étudiantes qui ne semblent même pas s'être adressés ne serait-ce qu'une fois au noiraud. Toutefois, cela a eu pour effet de me prouver que le concerné détenait une certaine réputation auprès des filles de notre université.

Particulièrement celles de notre licence. Cependant, à part quelques petits coups d'œil dans notre direction, elles étaient d'emblée toutes inoffensives et c'est bien pour ça que je ne m'en préoccupais pas le moins du monde. D'autant plus que niveau préoccupation, j'avais plus important. Aucun job ne s'offrait à moi, et cela n'arrangeait définitivement pas ma situation financière. Bon, j'exagère peut-être un peu en employant ce terme, mais ça n'en est pas moins problématique pour autant. Je n'apprécie pas particulièrement de devoir laisser à Livaï la paye de ce mois-ci et de tous les autres jusqu'à ce que j'obtienne un nouveau travail.

Ce qui n'est pas gagné, au vu des circonstances. Je n'ai encore trouvée aucun job qui pourrait potentiellement me plaire. J'avais songé aux cours particuliers, mais je doute de ma capacité inexistante à assurer le rôle d'apprenti professeur. Le babysitting. J'y ai également pensée. Mais je ne suis pas totalement certaine de vouloir m'occuper d'enfants. Cependant, si aucune autre alternative ne se présente, je n'aurais inévitablement pas d'autres choix que d'opter pour l'une de ces deux options. Ce, même si elles sont loin de me convenir. Toutefois, je préférais prendre mon temps afin de ne pas me retrouver avec un travail que je n'apprécierai pas spécialement, ou pas un minimum. Ça se révèlerait encore plus compliqué pour moi. J'avais l'avantage d'aimer mon ancien job. Alors l'acclimatation à un autre pourrait se révéler complexe si ce n'est pas dans un domaine qui m'intéresse un tant soit peu.

Perdue dans mes réflexions, je n'ai même pas vue la personne qui vient de prendre place en face de moi, ayant déposé une barquette de frites, une bouteille de jus de fruits, et un gobelet de café couvert sur la table. Je relève la tête de mon livre ouvert dont je m'étais momentanément déconcentrée pour croiser le regard impassible de mon « petit ami ». Ce dernier est installé sur le banc devant moi et a laissé tomber son sac sur celui-ci. Je lui offre un bref sourire, pioche une frite et rabaisse les yeux vers la page que j'ai laissée en plan.

Tu lis quoi ? me questionne le noiraud de sa voix traînante.

Nos étoiles contraires. je réponds sans relever les yeux.

Tu lis vraiment ce genre de livre ? poursuit-il, un brin de surprise se faisant entendre dans le son de sa voix.

Ça t'étonne ? lançais-je en tournant la page.

Je lève finalement la tête de mon bouquin pour dévisager le brun aux cheveux de jais. Son coude gauche est posé sur la table qui fait office de barrage entre nous, et son menton a pris refuge dans la paume de sa main. Tandis que son avant-bras droit repose également sur la surface plate en bois, tenant entre ses doigts le gobelet de ce que je devine aisément être une boisson chaude parmi tant d'autres. Son regard acier est rivé sur moi, me fixant avec une nonchalance qui ne me surprend plus à l'heure d'aujourd'hui. Mais qui je dois admettre, m'atteins toujours autant, voir un peu plus de jour en jour.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant